Dans la nature, les abeilles s’installent dans des troncs d’arbres creux ou dans des cavités naturelles de la roche. Copiant la nature, les premiers apiculteurs ont installé les essaims dans des troncs évidés ainsi que dans des niches construites en pierres sèches. Ces dernières connues sous le nom de murs à abeilles, de ruchers ou d’apiés sont assez fréquentes au sud de la Loire et plus près de nous, en Normandie et en Bretagne.
En pierre, en torchis, le mur accueille des ruches en paille ou paillons dans des niches dont le nombre peut varier de 2 ou trois à une centaine. La couverture pouvait être en pierres, ardoises, tuiles ou chaume.
Il semblerait que ces constructions aient connu une période faste au tout début du 19e siècle, pendant les guerres napoléoniennes, lorsque le blocus a provoqué une pénurie de sucre. En effet, même si elle était connue dès le 16e siècle, la betterave sucrière n’a vu sa culture se développer qu’à partir de 1812.
En Mayenne, les recherches du groupe patrimoine ont, pour l’instant, identifié quatre murs. Malheureusement, celui de Changé n’a pas résisté à l’assaut d’un bulldozer.
Les trois autres sont dans des propriétés privées à Mézangers, Saint-Martin-de-Villenglose et Sainte-Gemmes-le-Robert.
Nous invitons nos lecteurs à nous signaler la présence d’autres murs, car ce « petit » patrimoine, extrêmement fragile, mérite d’être préservé.