ec le printemps, des occasions de sorties permettront certainement de faire des découvertes ou de compléter des recherches sur un sujet rarement abordé ; les graffitis.
Ces inscriptions ou dessin spontanés, tracés ou gravés sur les murs, sont souvent considérés comme du vandalisme mais peuvent aussi être une source d’information irremplaçable ; l’un et l’autre sont parfois malheureusement compatibles voire superposés. Vous pouvez en découvrir un aspect dans l’Étude des graffitis modernes dans la grotte Margot, J-R. Ladurée, R. Pigeaud, Bulletin de la Société préhistorique française, T. 110, 2013, p. 605-621.
Nous nous limiterons ici à quelques exemples mayennais en excluant les formes contemporaines du tag et de l’art urbain.
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Daon, l’Escoublère. Gravé dans un mur du châtelet d’entrée, le texte est inscrit dans un cercle : JEAN / COQUEREAU GENERAL / BINET AIDE DE CAMP / GRAND PIERRE LIEUTENANT / [Chassebl]EU FRERE DE P[imousse] / JARNIGON DE DAON / CAMPS DES CHOUANS /1795.
Joseph-Juste Coquereau a été tué près de l’Escoublère le 29 juin 1795.
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Beaumont-Pied-de-Bœuf, Mariette. O Quam tristis et afflicta Xbre 1917 – 17 février 1918. « Ah ! qu’elle est triste et désolée …..la Mère entre toutes comblées … » Cette phrase qui ouvre le Stabat Mater a été gravée sur la couverture en zinc de l’oratoire de ND de la Salette.
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Saint-Denis-du-Maine, cité de l’Immaculée :
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Le château actuel a été construit vers 1850 par la famille de Coniac. Il a été occupé par un état-major prussien, commandé par le colonel Von Schmitt, qui s’est replié après le 17 janvier 1871. De cette occupation il reste quelques noms crayonnés sur des portes. Voir bulletin mensuel SAHM, juin 2018.
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Dans ce même bâtiment, des caricatures, des noms et des représentations du personnel de maison ont été dessinés sur les murs d’une ancienne chambre dans le premier quart du 20e s.
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Bouchamps-les-Craon. Des graffitis à déchiffrer sont présents dans l’escalier du clocher de l’église.
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Dans l’ancienne chapelle d’un château, transformée en étable, des graffitis difficiles à interpréter (chrisme …) ont été gravés dans le tuffeau ; ils sont visibles derrière les râteliers à fourrage.
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Egalement gravés dans le tuffeau, croix, noms, dates et signes divers sont visibles sur l’encadrements extérieur des fenêtres de la sacristie de l’église paroissiale.
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Dans une ferme de la commune de la Cropte, l’encadrement d’une porte (16e ou 17e s.) a servi à comptabiliser les denrées entreposées. Les graffitis sont par contre de l’époque contemporaine.
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A Laval, la crypte du lycée A. Paré est bien connue pour ses murs recouverts de noms et de dates, témoins du passage d’élèves.
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Clouée dans une pièce de charpente de l’église de Launay-Villiers, une plaque de zinc porte les noms des artisans y qui ont travaillé ainsi que la date du chantier.
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Dans un château d’Ahuillé, les travaux de restauration ont permis de découvrir ce croquis d’artisan dessiné sur le plâtre, sous le papier peint. Peut-on le considérer comme un graffiti ??
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A Sainte-Gemmes-le-Robert, une maison de cantonnier était implantée au lieu-dit de la Poterie. Suite à des travaux routiers en 2016, elle a été démontée, déplacée et remontée en retrait. Au cours de cette dernière opération, les graffitis intérieurs tracés au charbon ont disparu.
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A la Bazouge-de-Chémeré, sur le mur d’une maison au carrefour des routes menant à Vaiges et à Bazougers, une rune « crochet de loup » (Wolfsangel) complétée par une flèche de direction ont été tracées par des éclaireurs allemands au profit d’une unité en déplacement. Cette rune a été adoptée par deux divisions de chars et une de grenadiers de 1940 à 1944. Il reste à découvrir quelle est l’unité qui a pris cette route et quand.
Dans l’introduction à l’Épigraphie, p. VIII, l’abbé Angot signale également des « graffites » au châteaux de Mortiercrolles et de Lassay ainsi qu’au cimetière de Loigné et au presbytère de Daon.
Nous comptons sur nos lecteurs pour nous signaler la présences d’autres graffitis.