La première partie de l’après-midi a été consacrée à la visite du château des Arcis où nous avons retrouvé un groupe équivalent de l’association locale emmené par son président, André Bourdais. La visite, aussi passionnante que documentée, a été faite par M. et Mme Cauchois, actuels propriétaires. Après une présentation des clochers tors et une visite de l’église faite par A. Bourdais, les participants se sont retrouvés autour d’un pot offert par la municipalité Meslinoise. |
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Par alliance, le domaine passe dans la famille de Cervon au début du 15e siècle et va y rester pendant 9 générations. Charles de Cervon, est un fidèle serviteur du roi et il participe aux guerres de religion dans le parti catholique. Il va servir successivement Henri III, Henri IV et Louis XIII. On peut voir les armes parlantes des Cervon, d’azur au cerf saillant d’or, sur la clé de voûte de la salle basse de la tour. C’est encore par mariage que la terre des Arcis passe aux Montesson en 1685. Faute de descendants, les Arcis sont vendus à Joseph Duchemin, sieur de la Jarossais dont la fille épouse Marcel Avril Pignerolle qui dirige l’académie d’équitation d’Angers. Un autre mariage au 19e siècle fait entrer le domaine dans la famille Raguenet de Saint-Albin qui le conserve jusqu’en 2003, date à laquelle il est acheté par les actuels propriétaires. Entre 1575 et 1622, Charles de Cervon va donner aux Arcis ce caractère particulier qui marie l’ouverture des bâtiments Renaissance avec les impératifs sécuritaires du moment : les douves qui entourent le château se franchissent par un pont levis, la cour est fermée et on peut encore voir d’assez nombreuses embrasures de tir pour armes à feu. De ses débuts et plus probablement du début du 15e siècle, il subsiste la puissante tour carrée qui commande l’accès à la cour. Autrefois isolée et reliée au château par un pont levis, elle a abrité une chapelle domestique au 19e siècle. Le reste du château et des dépendances forment un ensemble majeur de la seconde Renaissance en Mayenne. Le 18e siècle voit tomber les murs qui entouraient la cour ainsi que le pont-levis. C’est au 19e siècle qu’est bâtie l’orangerie et que le jardin anglais de 4 hectares est réalisé. Les maçonneries sont un sujet d’étude particulièrement intéressant puisqu’elles mêlent selon les époques de construction et la fonction du bâti, grès et calcaire marbrier local, grès roussard dans les parties les plus anciennes, calcaires pour les encadrements de baies. Les couvertures sont en ardoises d’Anjou et plusieurs toitures retiennent l’attention comme celle de la tour, celle de la fuye et plusieurs détails du château lui-même. Les dépendances abritent deux charpentes intéressantes dans des bâtiments qui n’ont pas encore livrés tous leurs secrets ; l’une est en coque renversée dans le grand bâtiment de servitude, l’autre est dite « à la Delorme », réalisée en petites pièces de bois, ancêtre des lamellés actuels, selon les principes élaborés par ce grand architecte. A quelques centaines de mètres du château, sur le bord du chemin qui y mène, une croix marque l’emplacement de ce qui fut « la plus belle capelle de la province du Maine ». Celle-ci, dédiée à Saint-Sébastien, a été consacrée en 1615 et abritait le tombeau de Charles de Cervon. Il n’en reste que quelques colonnettes ouvragées, conservées dans la tour. La chapelle a été pillée à la révolution de 1789 ; tombant en ruine, elle a été démolie au 19e siècle. Le travail de restauration entrepris par la famille de Saint-Albin a été relayé avec enthousiasme par les successeurs. Ils ont entre autre recréé les jardins renaissance dont il ne restait que le souvenir.
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Pour en savoir plus, allez sur le site internet des Arcis.
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L’église est ornée de beaux vitraux réalisés au 19e siècle par l’atelier Chatel du Mans et qui représentent des scènes de la vie du Christ ainsi que St Pierre et St Paul. Les boiseries sont de Louis Blottière. Dans la chapelle dite de la Vierge, une statue féminine soulève un certain nombre de questions quant à son identification et à sa provenance. La flèche octogonale du clocher est dite torse ou flammée. Parmi plus de cent clochers tors en Europe, dont près de 70 en France, celui-ci est le seul en Mayenne. Cette rotation qui fait couler autant d’encre que de salive alimente des légendes et quelques suppositions plus ou moins étayées. Une prouesse architecturale permettant au charpentier de montrer son savoir faire et une volonté du commanditaire de se démarquer des autres paroisses semblent les plus plausibles, mais ….. Vous pourrez en apprendre plus en vous rendant sur le site de l’association des clochers tors d’Europe : |
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Sources :
– Dictionnaire de la Mayenne, abbé A. Angot. – Monographie de Saint-Pierre-de-Meslay, chanoine Guiller, 1885. – Commentaires de la visite du château des Arcis. – Association « Histoire et mémoire de Meslay et de son canton ». |