Ce mois-ci encore, nous vous proposons un regard sur un patrimoine bien fragile car ayant perdu sa fonction première ; les pigeonniers. Appelés également fuyes ou colombiers, ils peuvent prendre différentes formes qui sont souvent associées à une région géographique.
Jusqu’à présent, l’inventaire a révélé une majorité de pigeonniers-tour et ainsi que des aménagements inclus dans les murs d’habitations.
Au Logis des Linières à Ballée, cette fuye séparée en deux niveaux par un plancher est une combinaison avec une tour de défense qui, implantée sur la douve, faisait partie de l’enceinte. La partie basse a subi une autre modification plus récente avec la construction d’une cheminée et des percements de fenêtres.
Olivier de Serres (le théâtre d’agriculture et mesnage des champs- 1599) qualifie le colombier de « garde-manger perpétuel » et mentionne l’importance des fientes comme engrais. Le nombre de trous de boulins était proportionnel à la surface du domaine, variable selon les régions mais en moyenne un boulin par acre soit 52 ares.
Les cahiers de doléances de 1789 mentionnent tous la demande de suppression des pigeonniers en raison des ravages occasionnés par les volatiles.
Photos : D. Rousseau, J-P. Griveau, J. Poujade