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La révolution « philippienne » (13ème siècle)
En 1218, le mariage d’Emma de Laval avec Mathieu II de Montmorency, connétable du roi Philippe-Auguste, entérine l’entrée de Laval dans la sphère d’influence capétienne. Le nouveau seigneur des lieux, s’inspirant des modèles du Louvre et de Dourdan, adapte le château de Laval aux nouveaux usages de la défense active. Le plan d’ensemble se réduit à l’occupation de l’extrémité de l’éperon rocheux dominant la rivière et se dote d’une enceinte maçonnée continue. L’étude conduite par Samuel Chollet durant l’été 2009 sur le front sud des fortifications du château a permis de remarquer que les défenses du site étaient construites en trois phases distinctes : d’abord la base talutée, puis les courtines et enfin les tours de flanquements. Ces dernières abritent, au premier niveau, une chambre de tirs articulée autour de trois archères permettant de battre les fossés attenants. Enfin, la construction d’une tour maîtresse, haute de 34 mètres, vient achever de donner au site un caractère militaire marqué. L’accès, situé au premier niveau, est défendu par un pont levis à treuil et par un système complexe de porte à vantail et d’assommoir permettant avec peu de moyens de repousser un ennemi potentiel. Au sommet, des hourds, dont l’aménagement a été daté par dendrochronologie des années 1215-1230, permettent d’atteindre la base des murs du château et d’en assurer de fait une protection efficace. |