-Excursion à Saint-Germain-de-l’Hommel –
Pour notre dernière excursion de l’année, nous sommes accueillis ce 23 octobre par madame Cambournac, présidente de l’association des Amis de Saint-Germain-de-l’Hommel qui nous résume les buts et actions de son association. Cette association a été créée en 2018 afin de conserver la mémoire et le patrimoine local. Dans un premier temps, elle oriente ses efforts sur l’église et sur la documentation historique.
Le bourg est à l’Ouest de l’axe Château-Gontier / Laval. Anciennement connue sous les noms de Sancti Germani de Ulmo (St Germain de l’Ormeau) puis de Saint-Germain- de-l’Hommeau. La paroisse est réunie à celle de Fromentières à la Révolution et rétablie en 1844 avant de disparaitre de nouveau. Sa population varie de 167 habitants en 1793, à 132 en 1906 dont 40 dans le bourg.
Au 17e siècle, un tiers de la paroisse est en landes et un dixième en vignes. Le reste se partage entre terres labourables, pâtures et prés avec très peu de bois.
La dîme était répartie entre le chapitre du Mans et la seigneurie de paroisse de la Rongère. Selon la coutume de Fromentières, la troisième gerbe était prélevée.
Il y avait une école mixte établie dans les années 1870.
Le plus ancien cimetière, autour de l’église, a été entouré de murs en 1803 ou 1804 et transféré à l’est du bourg vers 1870. Les deux cimetières existent en 1901. Le second cimetière où nous nous rendons a été purgé et transféré à Fromentières. On y relève encore un certain nombre de stèles et surtout la croix du curé prieur Touranlore. Sur celle-ci, aujourd’hui abattue et cassée on peut lire : CY GIST LE CORPS DE MAITRE / RENE TOURANLORE PRIEUR DE / ST GERMAIN LEQUEL DECEDA LE / 10 AVRIL 1748 AGE DE 77 ANS / PRIES DIEU / POUR LE / REPOS DE / SON AME / AMEN. Elle est couchée sur une dalle funéraire portant la date de 1697. Il faut espérer que la commune de Fromentières aura inscrit ce site sur son PLUI.
La chapelle disparue de Ste Emérance ou Emérantienne était parallèle à la route et en face des pilastres qui marquent l’entrée du cimetière. « Il parait qu’il y aurait eu autrefois un cimetière en ce lieu ; j’en juge ainsi par les ossements qui ont été découverts en faisant des fouilles et par une croix placée sur un des pignons de cette chapelle et qui portait le nom d’une personne qui y était enterrée. En 1853 cette chapelle a été entièrement restaurée… » (Chronique paroissiale). Elle a été démolie vers 1950.
La paroisse abritait un prieuré de l’ordre des chanoines réguliers de St Augustin. L’abbé de l’aumônerie de Toussaint d’Angers était présentateur. Au fil du temps, elle est souvent décrite comme étant d’une grande pauvreté.
L’église est mentionnée au 13e siècle sous le vocable de Saint Germain d’Auxerre. La nef du 12e ou 13e siècle présente de petites ouvertures à claveaux indépendants : une complète dans mur nord, un élément dans le mur sud. Le chœur date du 15e siècle et au 16e siècle, elle est augmentée de deux chapelles formant transept.
Dans celle située au sud et dédiée à Ste Amélie, l’arcade est en plein cintre décorée d’ornements de style flamboyant, les clés de voûte sont ornées des armoiries des Montecler, de gueules au lion d’or couronné et lampassé de même. La chapelle nord, un peu plus tardive, possède une voûte divisée en deux, chacune à 8 nervures. Sur le côté nord de la nef, une porte latérale présente une double arcade en plein cintre en pierres de taille de roussard. Des fenêtres encadrées de pierres de taille sont ouvertes au 18e.
Le clocher-porche est ajouté en 1860 par le curé Godeau sur un projet de son prédécesseur, Boutruche et sur les plans de l’architecte Fouilleul de Château-Gontier.
Les vitraux sont réalisés par les ateliers Champigneulle de Bar-le-Duc. Le vitrail axial offert par le marquis de Chavagnac en 1878 est sur le thème de la Trinité. On y voit également le portrait du pape Pie IX, les armes des Chavagnac de sable à trois fasces d’argent accompagnées de trois roses d’or en chef.
Le 19e siècle voit se succéder des chantiers. Ainsi le curé Gazeau fait faire des travaux assez contestables comme la suppression des retables adossés à l’arcade, l’élargissement de celle-ci, la suppression d’entraits et le chœur plafonné en plâtre. La voûte lambrissée et le devant d’autel du 18e siècle disparaissent un siècle plus tard.
En 1901, l’église est profanée le 2 mars (vol, profanation des hosties) et réconciliée le 10 du même mois selon les modalités requises en tel cas.
Le 20e siècle voit disparaitre les enduits intérieurs ; le tableau sur Isorel de Gruer derrière la chaire à prêcher pourrait masquer un décor peint épargné.
Cet édifice est encore riche de mobilier. Un banc seigneurial est reconnaissable à son décor à plis de serviette. Dans le retable Sud, la statue de Ste Amélie réalisée par Théophile François Bra ressemble à celle de l’église parisienne de la Madeleine ; copie ou modèle ? La statue de saint Jean-Baptiste (fin 14e s.) a été restaurée en 2020 ; c’est la première action de l’association.
La plaque commémorative des morts de la commune porte 8 noms dont 5 ont été tués en 1914. Le 29 février 1920, l’église se trouvait trop petite pour contenir la foule venue à la cérémonie, célébrée en faveur des morts pour la patrie et à la bénédiction de la plaque commémorative installée face à la chaire. Chronique paroissiale.
1921. Mr le maire peu de jours après mon installation (Curé Gandon) n’a jamais eu le temps ni le courage de venir ; sa négligence finira par occasionner de grands dégâts dans la toiture. … La toiture de l’église qui n’était pas solide de l’avis même de mes prédécesseurs est encore plus mauvaise aujourd’hui et l’eau coule souvent dans l’église après les grandes pluies. Le 10 aout 1921 à 2 heures du matin un violent orage éclata et le fluide électrique tombant sur le clocher fit des dégâts matériels considérables. L’assurance voulut bien accorder la somme de 1921 frs mais c’était une somme insuffisante pour faire les réparations nécessaires et utiles. La toiture de l’église avait besoin d’être refaite totalement, les ingénieurs entrepreneurs ne s’entendaient pas au sujet de cette réparation… (Chroniques paroissiales).
Souhaitons que la qualité et l’intérêt de cet édifice soit reconnus pour qu’une telle situation ne se reproduise pas.
Nous terminons l’après-midi dans le parc du presbytère, bâti par le curé Bauné en 1751 comme l’indique la mention sur un claveau de l’entrée : PUL 1751 CHER, jeu de mots entre Pulcher et Beau-né.
Encore tous nos remerciements à madame et monsieur Cambournac pour leur action et pour leur l’accueil.
Vous pouvez prendre contact avec l’association des Amis de Saint-Germain-de-l’Hommel en allant sur son site https://www.saintgermaindelhommel.fr/ ou à son adresse Saint-Germain-de-l’Hommel, le Rocher, 53200, Fromentières.