Meurtrière, archère, arbalétrière, canonnière et autres embrasures
La déambulation sur le site de Bouillé a permis de voir plusieurs types d’ouvertures destinées à la mise en œuvre d’armes à feu. Nous allons tenter de faire un récapitulatif des types d’ouvertures en les illustrant par des exemples recueillis dans le Maine.
-
Meurtrière : terme générique désignant des ouvertures pratiquées dans les murs pour permettre aux défenseurs de tirer flèches, carreaux et boulets, tout en étant à l’abri.
-
Archère : fente verticale, étroite, qui peut s’évaser à la base formant un étrier triangulaire, une bêche, un demi-cercle ou bien porter en son milieu un ou plusieurs croisillons permettant au tireur de mieux atteindre ses cibles en améliorant ses visées.
-
On désigne parfois sous le nom d’arbalétrière, une archère complétée d’un muret permettant de poser l’arme.
-
L’archère-canonnière est une archère complétée par un orifice destiné au tir d’arme à feu. Cet orifice peut se situer à différents niveaux. Le percement est souvent une modification de l’archère dont la fente permet à la fois la visée et l’évacuation des fumées.
Archères : Aron Archères-canonnières: Cossé-en-Champagne et château de Lassay
-
La canonnière est uniquement destinée aux armes à feu et peut prendre différentes formes ; orifice rectangulaire, carré, rond, ovale, avec ou sans fente de visée. Améliorée pour devenir la canonnière à la française (à double ébrasement), elle comporte aussi les évents situés au-dessus et destinés à l’évacuation des fumées.
Lassay château de Bois-Thibault Bouillé
-
Pour l’utilisation d’armes « légères », l’ouverture pourra être améliorée par la mise en place d’un cylindre percé ou d’une rotule, préfigurant les trémies blindées des blockhaus et des chars d’assaut.
Fresnay-sur-Sarthe La Bigottière château de la Feuillée
-
L’embrasure est également un terme générique qui ne regroupe que les ouvertures destinées aux armes à feu. On distingue l’embrasure de tir couvert aménagée dans une casemate avec ébrasement vers l’extérieur et l’embrasure de tir découvert, aménagée dans un parapet. Les embrasures sont souvent orientées afin d’obtenir des tirs croisés, rasants ou non, interdisant un accès.
Bouillé , ouvrage Nord-Ouest et détail d’une embrasure orientée
Les armes utilisées sont, tous calibres confondus et selon les époques, la couleuvrine moyenne, la serpentine, le faucon, le fauconneau, le veuglaire, le ribaudequin, l’arquebuse, le mousquet, le fusil de rempart (du 17e au 19e s.), le pierrier à boite (du 15e au 19e s.). Pour les pièces d’artillerie de plus gros calibre, canon, grande couleuvrine et bâtarde, une chambre de tir sera nécessaire.