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Église de Champéon. Déjà modifiée au 15e siècle et dédiée à saint Médard, elle a été fortement remaniée dans les années 1900. On peut voir quelques vestiges de l’ancienne église comme les armoiries de la famille des Vaux qui ont été encastrées en hauteur et en entrant par la porte Renaissance côté chœur, on remarque une ancienne pierre tombale en réemploi. Une partie de l’ancien maître autel a été préservée bien que la polychromie ait été enlevée ; ce mobilier porte l’inscription « fait à Madré par Nicolas Leroux, 1676 ». Il est orné de représentations du Christ, de St Étienne, St Médard et Ste Anne. Les vitraux.L’attention du visiteur est attirée par les vitraux nord du chœur. Ils ont été réalisés en 1900 par le maître verrier Clamens d’Angers à l’instigation de l’abbé Bâtard, ancien aumônier militaire du 66e régiment de mobiles de la Mayenne et financés par les officiers de son bataillon. Les vitraux représentent des épisodes de la bataille de Loigny qui s’est déroulée le 2 décembre 1870. L’abbé Bâtard est représenté bénissant l’armée avant l’attaque du château de Beauvilliers (ou Auviliers, ou Château-Anvilliers) puis portant secours au général de Sonis et au zouave Thébault. On y voit également le lieutenant-colonel Athanase de Charrette de la Contrie entre un mobile et un zouave pontifical. Jeanne d’Arc est également représentée pour rappeler l’autre bataille de Patay en 1429.Le trésor de l’église.Monsieur l’adjoint au maire ainsi que la personne responsable de l’église nous ont accordé le privilège de pouvoir admirer les très beaux objets de culte conservés dans la sacristie dont deux de facture exceptionnelle : – La croix processionnelle en argent plaquée sur bois, enrichie d’une jolie ornementation en style de la Renaissance. C’est un bel exemple de l’orfèvrerie religieuse du 16° siècle, sauf le pédicule (support allongé) daté de 1617. Parmi les croix processionnelles, celle de Champéon est une des plus remarquables. Elle se compose d’une âme en bois plaquée de lames de vermeil estampé de gracieux rinceaux (motifs d’arabesques de feuillages…). Les fleurons sont découpés en forme de fleurs de lys et le nœud, refait au 17e s. est orné de niches d’architecture renfermant les saints patrons de la paroisse’. (St Médard) (Province du Maine 1895).– Un reliquaire en argent en forme de petite châsse de 0,20 sur 0,10 avec fleurs au repoussé. Il contient les reliques de St Justin, St Félix, Ste Placide et Ste Lucie rapportées de Rome le 6 juin 1683 par René Bouteloup (cf la croix) qui furent, au regard des habitants, scellées lors d’une grandiose fête religieuse.C’est l’abbé Bâtard qui a fait don des reliques de saint Siviard.
Les processions. Par les écrits de l’abbé Pointeau, (1831-1899) nous avons les descriptions des 2 processions de la paroisse qui ont perduré sur plusieurs siècles. – La première appelée la Grande Procession avait lieu le 1er dimanche du mois de mai. D’après une ancienne tradition, elle fut instituée au début du 17e siècle pour la cessation des orages qui occasionnaient de fréquents ravages dans la paroisse et réduisaient souvent les habitants à la plus grande misère. Cette procession faisait le tour de la paroisse (20 km). On se rendait à la chapelle de St Siméon, puis au château des Vaux et, de là, on venait à la chapelle du château du Fresne tout en faisant une halte devant les 22 calvaires décorés de guirlandes et de branches de sapin. On se dirigeait ensuite vers l’église où l’on chantait, au retour, la grand’ messe. Elle était l’occasion d’une liesse générale avec pauses restauratrices et réconfortantes. Cette procession existait encore en 1977 et elle a laissé des souvenirs encore bien vivants dans la population. Madame Duplan procède actuellement a un collectage de ces témoignages. – La seconde procession avait lieu le lundi de la Pentecôte. Elle est appelée la procession des Reliques parce qu’on y porte les reliques des saints martyrs. Elle a été établie pour obtenir de Dieu la cessation de la peste et des maladies contagieuses ; peste et choléra. Ces reliques ont toujours été en grande vénération de la part des paroissiens. Nous n’en avons qu’une tradition orale et aucun texte. |
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La Croix du Bourgneuf. Cette haute croix de 4 à 5m située au lieu-dit le Bourgneuf sur la nationale 12, autrefois route royale, a été remarquablement rénovée et mise en valeur. Elle fut érigée en 1694 en témoignage des 3 pèlerinages à Rome d’un modeste jardinier de Champéon, René Bouteloup, dont il rapporta les reliques des Sts Justin et Félix et des Stes Placide et Lucide, toujours honorées à Champéon. Il fit ces longs trajets en sabots. Elle est sculptée d’un Christ couronné, d’une clef de Saint Pierre et d’un bourdon de pèlerin, élément essentiel et polyvalent. La date est encore très apparente alors que la signature du donataire dans un cartouche sur le socle est aujourd’hui effacéeNotes rédigées d’après les exposés de M. Duplan et de D. Rousseau.Pour en savoir plus :– Mayenne Archéologie Histoire, n° 26, SAHM, p. 233-240, A.Duplan., 2003. – Mobiles de la Mayenne, 3e bataillon, 1871, par un engagé volontaire. – Les souvenirs de guerre d’Émile Moreau, BCHAM, 1938-39, 1940, 1957-58, 1959, 1966 et 1967. – Croix et calvaires de la Mayenne Alain Guéguen SAHM supplément n° 3 1993. | ||||||
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La famille de Beauregard est citée par l’historien Gilles Ménage qui lui était apparenté. Contemporain de René 1e de Beauregard, fils de François à qui l’on doit le logis, Ménage le qualifie de « riche de rentes et riche de vertus ». René 1e était le quatrième d’une fratrie de 11 enfants.Ses deux sœurs ainées Henriette et Catherine, font profession de foi aux Calvairiennes de Mayenne en 1680. Il se mariera avec une demoiselle Le Clerc de Laval, issue d’une famille enrichie dans le négoce des toiles.A la génération suivante, les deux filles ainées, Marie-Françoise et Henriette font également profession de foi aux calvairiennes en 1720.La dernière génération de Beauregard au Fresne voit un René II mort sans descendance en 1732 et son frère Charles-François qui lui, a 11 enfants dont aucun n’a survécu.Il faut remonter de deux générations dans cette succession. Le Fresne passe donc en 1784 à René Pouyvet de la Blinière originaire du château de Bourgon en Montourtier. Cette famille va se distinguer au service du roi. Des trois fils, Emmanuel était prêtre et mourut jeune, Charles-François était officier au Royal-Cravates (déformation de Croate) chargé de garder le château de Versailles menacé par la populace et René, garde du corps de la famille royale a été poignardé ce même jour d’émeute.Le château a été vendu comme bien national en 1793. Charles-François rentre d’immigration en 1802 et réintègre le manoir où il meurt en 1813.Faute de descendants directs, c’est un cousin de la famille Pouyvet qui en hérite. Mais une fois de plus, à la mort de ses frères, une fille transmet le bien et les noms changent à chaque génération jusqu’en 1890 où il est vendu pour la première fois si l’on exclut la vente de 1793.Architecture.Le logis et ses dépendances.
Dans l’architecture actuelle, il ne reste rien qui ait été contemporain des du Fresne ni des Anthenaise. Le logis a été construit vers 1650 par François de Beauregard, décédé en 1664, fils d’Honorat-Benjamin. D’une grande sobriété, il comporte un étage à huit travées. Au centre, le fronton triangulaire surhaussé est flaqué de lucarnes. Protégé de douves sur trois côtés et d’un étang artificiel sur l’autre, le corps de logis est classique, encadré de deux ailes de communs en retour construites aux 17e et 18e siècles. Celui situé à l’ouest a été bâti par Louis-Charles de Beauregard en 1745. On peut sur les façades les blasons des Beauregard où figurent deux lions affrontés. A l’intérieur, deux pièces du rez-de-chaussée sont protégées en raison des décors lambrissés, sculptés et peints du 17e siècle. La chapelle. Elle est datée du 15e siècle sans plus de précision, la sobriété du décor ne permettant pas d’affiner la datation. Elle présente un pignon élevé, surmonté d’un clocheton ajouré dans lequel se balancent les cloches. Avec sa porte ogivale et ses fenêtres à redents, ce sanctuaire est fier de sa construction en belles assises de pierres de taille. La charpente à chevrons formant fermes est masquée par une voûte lambrissée et les sablières par un cache sablière mouluré. Les poinçons et entraits sont peu sculptés (une croix pattée pour l’un des entraits et une étoile à 6 branches pour l’autre). Une tribune en bois, sans doute postérieure, permet au seigneur d’assister à l’office sans sortir du logis, un passage biais joignant une chambre de l’étage à la tribune. Le colombier. Sur une ile reliée à la cour du château par une passerelle se dresse le pigeonnier à colombages garnis de briquettes. Sa structure s’appuie sur six colonnes présentant des ressauts comme autant de défenses supplémentaires contre les rats et les petits carnivores. Il a été daté de 1589 en raison du blason sculpté sur une colonne où figurent les armoiries accolées d’Anthenaise et de Champagne. Les cahiers de plaintes § doléances des paroisses pour les États généraux de 1789 mentionnent « qu’il soit fait deffenses aux seigneurs ……et d’avoir de colombier à cause des encemencés que les pigeons détruisent sinon nous autoriser à les tuer ». L’étang existait bien puisqu’on relève en marge des registres d’état-civil aux archives départementales de la Mayenne, deux noyades en 1665 et 1740 ; la première étant survenue « par inadvertance ». Notes tirées des interventions de M. Floc’h, D. Rousseau et J. Poujade. Pour en savoir plus: Culture.gouv |
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