Dans la continuité des activités du premier semestre, nous vous proposons pour cette « rentrée » quelques observations concernant les vitraux des 19e et 20e siècles. Lors de vos visites dans les églises, chapelles mais aussi édifices funéraires et plus rarement dans des maisons bourgeoises, vous serez en présence de vitraux dont il est toujours intéressant de connaitre l’auteur, la date de réalisation, l’identité des donateurs et parfois les raisons de la donation.
Des recherches dans les archives notariales et communales, dans les chroniques paroissiales, les comptes de fabrique, les bulletins paroissiaux, pour ne citer que ces sources, vous permettront peut-être d’en savoir plus.
Trois vitraux furent en effet demandés à M. Fialex, du Mans. Ils ont été placés le 12 octobre 1842. Chroniques de Bouère.
M. de la Sayette ayant fait le vœu de placer dans l’église à son retour de la guerre, s’il en revenait indemne, deux vitraux……. Aujourd’hui quatorze décembre 1924 a eu lieu à l’issue de la messe, la bénédiction solennelle de ces vitraux. Chroniques de Bouchamps.
Au mois d’août 1917, notre église s’est enrichie de quatre vitraux sortis des ateliers de M. Alleaume, peintre-verrier à Laval. Chroniques de Bourgon.
Sur site, il s’agit de bien regarder les verrières (parfois avec l’aide de jumelles) en sachant que tous les vitraux ne sont pas signés et/ou datés, que ces renseignements ont parfois été placés tout en bas et qu’ils sont invisibles pour des fenêtres très en hauteur, cachés sous un scellement qui peut être débordant et enfin que le seul vitrail portant des indications ait disparu.
De gauche à droite : Placé et Pré-en-Pail (vitraux en hauteur), Le Buret / la Ducraie (disparu), Houssay (débordement du scellement)
L’identité du maître verrier, de l’atelier comme de l’année de création peuvent être mentionnés dans les angles inférieurs, ou, incluses dans un élément décoratif : base de colonne, piédestal d’un personnage, meuble, livre ouvert, etc… A noter que la signature d’un atelier a pu changer au fil des ans et donner parfois une précision sur la date de réalisation ; ainsi il existe au moins huit signatures pour le Carmel du Mans et pratiquement autant pour les ateliers Champigneulle.
De gauche à droite : Le Bourgneuf (Fialex 1866 en base de colonne), Champéon (Clamens et millésime),Moulay (curé donateur dans le livre), Montigné-le-Brillant (A. Alleaume dans les pages du livre et initiales du donateur).
L’année de création est parfois en vis-à-vis de l’auteur ou ajoutée à sa mention.
Les noms ou les initiales des donateurs, parfois les circonstances de la donation, la relation d’un fait, d’un évènement, d’une légende, occupent souvent la partie basse.
Les vitraux au-dessus du maître-autel sont les vitraux de l’ancienne église mais réparés et adaptés à la forme nouvelle des fenêtres. Réparation fort couteuse (1 100 frs.) par M. Alleaume de Laval, posés en 1898. Chroniques de Champéon.
De g. à gr ; et de h. en b.Loiron (initiales du donateur), Commer (donateur), Bonchamp (évènement), Le Genest (vitrail Clamens restauré par Barthe en 1985), la Chapelle-Anthenaise (restauration 1963), Neau (1936, restauration de tous les vitraux par le curé), Launay-Villiers (vitrail Fialex 1860, brisé en 1906), Montjean (Vitrail d’A. Alleaume, évoquant les évènements de l’inventaire).
Peuvent figurer les armoiries de la famille donatrice et il faudra vous référer à un armorial. Il faut noter que certains vitraillistes ne respectent pas toujours les pièces 1, les émaux 2 et font parfois preuve de fantaisie dans le dessin des meubles 3 voire des personnages, donnant lieu à des réclamations des donateurs.
De gauche à droite : Bouchamps et Chailland (Vitraux d’A. Alleaume avec blasons des familles donatrices), Thubœuf (Vitrail de Champigneulle d’après une peinture de H. Pinta, représentant l’aspirant de Vaufleury de Malterre, tué en 1914
En général, il y a fort peu d’expression dans tous les visages de ces trois vitraux. … On n’y retrouve pas un type, pas une forme, pas un ornement du 12e siècle ainsi qu’on l’avait demandé. Chroniques de Bouère.
1 Pièces : formes géométriques (pal, barre, chevron, orle…) occupant une position définie.
2 Emaux : nom donné aux couleurs en héraldique.
3 Meubles : représentations mobiles d’animaux, de végétaux, d’objets.