Une promenade dans les rues de Saint-Denis-de-Gastines atteste la richesse de ce gros bourg depuis le 18ème siècle. Centre de négoce aux gros marchés et foires, il regroupait également un nombre important de commerces et une hôtellerie importante. Les halles supprimées au début du 19 ème n’ont pas été remplacées. Les carrières de diorite produisant pavages, encaissements, digues de port ont aussi été facteurs de prospérité.
Dans ce bourg doté de nombreuses « maisons bourgeoises » du XVIIIè siècle, l’hôtel (dit à tort « manoir ») de cheverus est sans doute le plus élégant avec ses quatre travées et son vaste parc clos de murs; c’est en tous cas un type très représentatif de ces demeures de notables ruraux qui, enrichis à cette époque par l’essor de la toile ou des produits de terre, accédant à la noblesse de robe par l’acquisition de charges royales ou seigneuriales. Ce logis est de plus gâté par l’histoire : en effet, vient s’y installer au moment de son mariage en 1737 Jean Louis Lefebvre de Cheverus, issu de la branche aînée de cette célèbre famille originaire de St Hilaire du Maine et bien établie à Mayenne qui essaima en plusieurs rameaux cadets (Argencé, champorin etc…). Il fut père de Julien Lefebvre de Champorin, maire de Mayenne en 1778, de Louis-René, curé de Notre Dame de Mayenne de 1768 à 1792, et de Jean-Vincent, juge général de la Barre Ducale de Mayenne, qui le fit grand père du cardinal, né à Mayenne en 1768 et mort en 1826. Le dernier avait pris pour vicaire général son neveu, fils de sa sœur Michèle, Mgr Georges de La Massonnais, qui, né en 1805 dans cette maison, fut évêque de Périgueux de 1840 à 1860 et bienfaiteur de cette paroisse. |