Compte rendu de la sortie à Châtillon-sur-Colmont du 12 septembre 2010
par Monique Guéguen.
Initialement prévue sur une demi-journée, cette activité s’est déroulée sur la journée grâce au programme proposé par l’association locale « Châtillon Patrimoine ».
C’est donc devant la salle communale et par une belle mais fraîche matinée qu’une trentaine d’adhérents se sont retrouvés. La qualité de l’accueil est une habitude dans cette dynamique association ; son président, M. Racinais et M. Garnier, secrétaire, nous reçoivent en compagnie de Mme Campagne, bien connue des membres du réseau d’inventaire du petit patrimoine. Le temps de « caler » le matériel informatique avec M. Plai, « web master » du site et nous nous dirigeons vers la chapelle du Frêne.
Cet édifice en brique du 19e siècle croule sous le lierre. On ne sait encore pas grand-chose de cette chapelle rurale mais une hypothèse revient toujours : située à proximité de bâtiments indiquant la présence d’un ancien lieu noble, elle pourrait avoir succédé à un édifice plus ancien. De toute façon la qualité de la construction, la présence d’un parquet et de vitraux de belle facture (déposés et remontés dans la nef de l’église de Châtillon), une voûte peinte et la mention d’une statuaire conséquente, tout indique un édifice qui dépasse la simple chapelle rurale. L’association entretient de bons rapports avec les propriétaires et on peut espérer une collaboration fructueuse dans l’avenir.
Le choix du thème de l’eau par l’association pour les journées du patrimoine nous a permis une visite par monsieur Fourreau, maire de Châtillon, de la toute nouvelle station d’épuration macrophyte soucieuse de l’environnement. Elle est composée de deux bassins étanches, de différentes couches de matériaux filtrants, de roseaux aérant le sol et d’un système de drains chargés de récupérer l’eau filtrée et de la rejeter dans le milieu naturel..
En remontant sur le bourg, une halte s’impose près d’une ancienne fontaine. Encore des questions quant à sa datation, sa construction. Les propriétaires sont conscients de son intérêt et sa remise en état n’est plus qu’une question de temps.
Nouvelle pose au cimetière qui retient l’attention par la présence d’une croix cémétériale de 1778 bien connue d’Alain Guéguen et des tombes de deux « voyants » de Pontmain : Eugène Barbedette et Françoise Richer.
Un intermède au château d’eau pour l’apéritif et nous nous retrouvons devant une table bien garnie. Le repas est ponctué par les anecdotes de M. Racinais, un duo sous forme de chanson historico-humoristique ainsi qu’une projection sur la commune et les activités de l’association.
L’après-midi débute par la visite de l’église St Martin. Cet édifice est entre autre remarquable par ses retables et sa crypte. Le retable de la Vierge, fin17e s., serait dû à Tugal Caris ou à un de ses élèves. Classé ISMH en 2001, il représente le mystère du rosaire en 15 médaillons.
Les quintefeuilles de gueule des Plessis-Châtillon se retrouvent un peu partout mais c’est leur caveau qui retient l’attention; édifié en 1629, il abrite sept cercueils et un coeur en plomb qui contiennent les ossements de membres de cette famille. La crypte est ornée de larmes et de tibias sur fond de larmes, datée « LE.I. MAY.1629 ». Les cercueils ont été profanés. Une étude archéologique est prévue et il serait souhaitable qu’il soit fait la part du respect dû aux morts et de la mise en valeur de témoins de l’histoire locale. (Epigraphie de la Mayenne, Angot, T1, p. 196-198).
Ne quittons pas ce lieu sans admirer la borne miliaire provenant de Launay qui a été déposée dans la nef. A l’extérieur une croix restaurée par l’association indique que nous sommes bien sur le chemin montais.
Retour au thème de l’eau avec un crochet sur les bords de la Colmont où, près d’un pont, s’élève un moulin qui commence à tomber en ruine.
M. Silard, actuel propriétaire du Plessis-Châtillon, nous y accueille.
Le corps de logis flanqué de deux pavillons carrés est desservi en façade par une belle tour d’escalier octogonale à toiture d’ardoise en cloche Le linteau de la porte de l’ancienne chapelle Ste Barbe est orné des armoiries des Plessis; il est daté de 1569.
Le propriétaire nous conte de nombreuses anecdotes sur les occupants de jadis mais ici aussi, les recherches se poursuivent.
Une dernière bolée avant de se quitter. Se quitter certes, mais avec promesse de retour. En effet, que de richesses sur ce territoire et de belles perspectives pour la dynamique association de Châtillon-Patrimoine.
En attendant, n’oubliez pas de vous rendre sur le site http://chatillonpatrimoine.free.fr/ |