Rando St Fraimbault

  

Samedi 9 avril 2011
rando-patrimoine Mayenne/Saint-Fraimbault-de-Prières
compte-rendu par Joël Poujade
 

Samedi 9 avril 2011, le groupe d’inventaire du patrimoine proposait une promenade découverte du patrimoine sur le secteur La-Haie-Traversaine/ Saint-Fraimbault-de-Prières.

Une vingtaine d’amateurs ont répondu et se sont retrouvés à la chapelle de Notre-Dame de la Vallée.

Cette journée a été abondamment commentée par Gervais Barré, Raymond Chéherre, Yves Floc’h, Joël Poujade et Alain Gueguen qui nous ont fait profiter de leurs connaissances en histoire et en architecture ainsi que de leurs souvenirs.

La chapelle primitive de la Vallée a été construite en 1630 par maître Jean Fauconnier, docteur en Sorbonne, dont les parents avaient été les propriétaires de toutes les terres de la Vallée. Jean Fauconnier racheta les biens perdus avec pour dessein d’offrir « tout le lieu de la Vallée à Dieu et à la Très sainte Vierge, les déclarant ses héritiers universels » (Texte de son testament du 15 août 1631).

Il fit élever un oratoire dédié à N-D de Bon-Secours avec cloche au pinacle, statue de la Vierge et revenus suffisants pour l’entretien du culte et d’un chapelain.

A la Révolution, la chapelle est vendue au sieur Morin de Oisseau, puis un Gabriel Forêt qui jouit pendant 20 ans des offrandes déposées dans le tronc. L’édifice est ensuite racheté par la fabrique d’Oisseau. En 1842 la chapelle passe à la nouvelle paroisse de la Haie-Traversaine et en 1843, devient propriété de la famille de Lozé. C’est en 1875 que la chapelle est restaurée et qu’elle prend l’aspect qui est le sien aujourd’hui. Les chapiteaux des colonnes de la nef portent l’écusson du Sacré-Cœur, les armoiries des membres de la famille Trippier de Lozé ainsi que les initiales de François Guet, curé de la Haie-Traversaine en 1892.

La chapelle a vu passer des milliers de pèlerins et son registre des messes porte les noms d’une vingtaine de paroisses. Elle est toujours ouverte ; son fleurissement, la présence de très nombreuses statuettes et plaques en ex-voto montrent bien l’attachement de la population à ce sanctuaire. Il serait néanmoins indispensable d’intervenir sur les piliers dont la pierre s’effrite.

Une particularité de cet édifice est d’avoir des « vitrages » récents, dus à un artiste de renom, l’abbé Chardon. Peintre, céramiste, créateur de « vitrages » en composite (résine de synthèse et fibres de verre tissées et torsadées, teintées à l’aniline), le père Chardon est venu nous parler de sa vie, de son travail et de ses recherches. On retrouve ses œuvres dans près de 80 églises et chapelles de la Mayenne.

Le groupe s’est ensuite dirigé à pied vers la vallée de Boutedée et les rives de la Mayenne où se dresse la pierre monumentale de la « Chaire au diable ». Légende, traditions et souvenirs ont émaillé les conversations sans oublier l’observation des nombreux graffiti gravés dans la pierre.

Un saut en voiture jusqu’à l’aire de pique-nique près du pont de Saint-Fraimbault-de-Prières a permis aux randonneurs de tirer le casse-croute du sac.

L’après-midi a débuté par la visite de l’église de saint-Fraimbault. Dommage que cet intéressant édifice ait été abimé par les derniers travaux : alors que l’ensemble de la remise en état est de qualité, la réfection des baies et la création de prises d’air ne sont pas du meilleur effet. Heureusement, l’intérieur a été préservé.

Cet édifice, probablement des 15e et 16e siècles, a été remanié au 19e comme en témoignent le linteau daté de 1613 et le clocher construit en 1863. Des pierres tombales ont été réemployées dans la construction des contreforts et une du 18e siècle a été adossée à un mur voisin.

A l’intérieur on peut admirer le retable du maître autel réalisé en 1759 par Jean Moulin, menuisier parisien et les retables latéraux du 17e siècle.

La décoration de l’église et tout particulièrement les stalles, chemin de croix et chaire à prêcher sont dues à la volonté et au talent d’artiste de l’abbé Mautaint à partir de 1893.

La promenade s’est poursuivie par la croix de granit dominant le site et la « grotte » de saint Fraimbault qui abrite une statue en fonte de l’ermite. Puis, au fil de la route, les promeneurs ont pu s’intéresser à des formes de patrimoine aussi diverses que variées comme des restaurations plus ou moins heureuses d’habitations, un fournil, une borne routière Michelin.

Beau temps, bonne compagnie et variété des sujets : encore une agréable journée pour les amateurs du genre qui auront d’autres occasions de découvrir la Mayenne.

Pour en savoir plus sur la chapelle de la Vallée :

Pèlerinages et sanctuaires dédiés à la Bienheureuse et Immaculée Vierge Marie dans le diocèse de Laval, Couanier de Launay, 1879.

La chapelle de Notre-Dame de la Vallée, chanoine Guillet, 1949.

Pour en savoir plus sur St Fraimbault, lire les « Notes sur saint Fraimbault », A. Angot, Bulletin de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, 1892, T.IV, p. 56 à 64.

Texte également disponible sur le site des archives départementales de la Mayenne.

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