St Thomas de Courceriers

L’association « Ensemble pour l’environnement et le patrimoine à Saint-Thomas » a pour but de promouvoir la commune au travers de son bâti traditionnel et de son héritage culturel dans le respect de l’environnement. C’est ainsi qu’elle a largement contribué à la restauration de la chapelle des Rus.

Les sociétaires de la SAHM, ayant choisi de suivre cette activité, ont été admirablement accueillis devant l’église par des membres de l’association qui nous ont accompagnés tout au long de cette journée. Une fois de plus, la rencontre avec une association locale active s’est révélée positive : convivialité, échange d’informations, découverte d’un territoire, guidés par ceux qui le font vivre, tous les ingrédients étaient présents pour passer une journée remarquable et fructueuse.

Leurs projets et la poursuite des recherches sur ce territoire chargé d’histoire seront certainement une occasion de revenir à Saint-Thomas

Mr Dutertre
Mr Marshall webmaster
Joël Poujade
Monique Guéguen
Gervais Barré

Excursion à Saint-Thomas-de-Courceriers
Dimanche 25 septembre 2011
Des membres de l’association de St Thomas

L’église
le reliquaire
la « crypte »

L’église paroissiale.

L’ancienne église de Saint-Thomas-de-Courceriers n’était qu’en partie romane puisque le chœur avait été reconstruit à une période indéterminée et deux chapelles dédiées à St Barbe et à Ste Anne avaient été édifiées au 17e siècle. De la chapelle Ste Anne (1676) il ne reste que trois statues du retable (inscrites ISMH), le tabernacle et la relique de la sainte. En 1670, François Orry, prêtre de St Eustache à Paris mais originaire de Saint-Thomas-de-Courceriers, obtient, avec l’accord de la reine Anne d’Autriche, un fragment des reliques de Ste Anne détenues par la confrérie de Ste Anne parisienne. Le reliquaire a été réalisé en 1669-1670 par le maître orfèvre parisien René Hébert comme en témoigne la lettre « A couronné » du poinçon de jurande.

L’actuelle église néo-gothique a été édifiée à partir de 1859. La construction a débuté par la tour et la nef ; celle-ci, plus longue que la nef romane, a nécessité la réalisation d’une « crypte » pour compenser le dénivelé. Ce surcoût de travaux et les dégâts occasionnés par la foudre en 1864 ont retardé la consécration jusqu’en 1878 sous l’épiscopat de Mgr le Hardy du Marais.

Nous avons pu admirer l’exposition réalisée par M. Jean-Yves Dutertre qui avait rassemblé dans le chœur le mobilier liturgique et cultuel ainsi qu’un certain nombre de documents de grand intérêt. Cet ensemble ainsi que tous les souvenirs qui nous a été si bien racontés par M. Dutertre constituent une bonne partie de la mémoire de la commune.

Joël Poujade

le lavoir double
L’abreuvoir

La chapelle des Rus

La chapelle des Rus.

Orthographiée « des Rus », « de Reu » mais aussi un peu abusivement « des Rues », la chapelle rurale dédiée à N-D de Bon-Secours domine le carrefour menant au Plessis et à la Rabine.

On ne sait rien de l’édifice initial. La chapelle actuelle, probablement construite au 17e siècle a été restaurée une première fois en 1848 par la famille Duval. On y venait aux Rogations, à la St Marc et le 15 août. L’actuelle pierre d’autel a été taillée dans une pierre tombale très ancienne. Elle est placée sur un bloc sommairement équarri. L’ensemble mériterait une recherche plus approfondie.

C’est la commune qui a pris en charge la réfection de la couverture et l’association « Ensemble pour l’environnement et le patrimoine à St Thomas » qui a réalisé les travaux à l’intérieur. Un tel exemple de coopération laisse présager d’autres restaurations réussies : ce territoire abrite quantité d’édifices qui, faute d’entretien, disparaitront à plus ou moins court terme. A l’heure des choix, il sera indispensable d’en avoir fait l’inventaire complet afin d’intervenir efficacement.

Joël Poujade

Le four du Plessis
Une broie à chanvre
Carde et rouet
Métier à tisser

Autour du four à chanvre du Plessis

Originaire d’Asie centrale, le chanvre «Cannabis sativa», à ne pas confondre avec le chanvre indien «Cannabis indica», est cultivé depuis plus de 8 000 ans pour sa fibre textile, sa graine oléagineuse et ses propriétés thérapeutiques. Les plus anciennes traces archéologiques de son utilisation par l’homme ont été retrouvées en Chine, dans l’un des foyers de la révolution agricole néolithique. Au 18 ème siècle, le chanvre sert à fabriquer des toiles pour la maison, les vêtements mais aussi à la fabrication des billets de banque, du papier bible, du papier à cigarettes et des cordages. La marine à voiles constitue un débouché primordial : les voiles et la corderie; un navire à voiles portait plusieurs tonnes de cordages de chanvre. La disparition de la marine à voile, l’apparition du coton et des textiles synthétiques firent du chanvre une victime du progrès.

La culture ancienne

Les graines sont semées à la fin de mai. Les pieds mâles et les pieds femelles sont mélangés et atteignent deux mètres. La récolte se fait en septembre. Les pieds sont arrachés à la main, groupés en paquets, dressés dans le champ pour un premier séchage qui permet d’enlever la terre des racines. Ensuite vient le rouissage. Les paquets de chanvre sont plongés dans l’eau de mares spéciales (routoirs, douets) de 15 m2 environ dont le fond et les bords étaient empierrés. De grosses pierres maintiennent le chanvre complètement immergé. Cela permet de séparer les fibres du bois (la chènevotte). L’immersion dure de quinze jours à un mois puis on met les paquets à sécher sur un pré ou le long d’une haie. Puis ils sont mis dans le four à chanvre qui est une tour ronde (parfois carrée) à deux étages située contre un talus pour permettre l’accès de plain-pied aux deux portes. Au rez-de-chaussée se trouve le foyer dans lequel brûlait du charbon. Sa combustion dégageait de la chaleur sans flamme et sans fumée. Au premier étage se trouve la chambre de séchage. Les paquets de chanvre « roué » sont disposés dans cette pièce. Pour sécher une « tournée », il faut une journée et une nuit. Aussi les fours fonctionnent jour et nuit pendant la saison. Chaque four sert pour 5 à 10 fermes. Ces fours ont arrêté de fonctionner après la première guerre mondiale, le séchage se faisant alors dans les fours à pain. La phase suivante est le broyage ou teillage qui a pour but de séparer l’écorce contenant la fibre du bois ou chènevotte. Il consiste à casser la tige sans abîmer la fibre extérieure. On utilise une « broie » ou « braie » constituée d’une mâchoire articulée en bois et manœuvrée à la main. La chènevotte tombe en petits morceaux tandis que l’on récupère le paquet de fibres ou filasse. Ce travail fatigant se faisait souvent au cours des veillées de l’hiver. Le chanvre broyé est nettoyé à la main avec un peigne à carder. La filasse devient alors l’étoupe pour le filage qui se fait au rouet. Le fil de chanvre est tissé avec un métier pour donner des toiles grossières mais résistantes (draps, torchons, sacs, chemises, …)

La corderie : La filasse cardée est emmenée au cordier qui réalise différents cordages (longes, licous, liures, etc…)

source : « Un brin de causette … le chanvre » revue n°1 du syndicat d’initiative de Villaines et ses environs (1981) et Wikipedia

Aujourd’hui

La fibre de chanvre est employée dans d’autres secteurs. Les fibres de qualité médiocre servent à la fabrication de pâtes à papier spéciaux (papier extra fin, papiers médicaux, à cigarettes, billet de banque, … Les fibres de meilleure qualité sont utilisées en laine de chanvre pour l’isolation et dans la plasturgie. C’est un excellent isolant thermique et phonique. La chènevotte est utilisée comme matériau de construction (mélangée à de la chaux), paillage des sols ou litière pour animaux. Les graines appelées chènevis servent pour l’oisellerie et la pêche, les produits alimentaires (pâtes, farine, sucreries, bière, huile, …), les produits cosmétiques, certaines peintures et vernis. En 1988, on estimait la production en Mayenne de 30 hectares environ. Actuellement, il y a deux producteurs dans la commune de Courcité.

Source : Coordination AgroBiologique des Pays de la Loire (2006) Etude de faisbilité d’une filière bio financé par la région Pays de Loire

Bertrand Béranger

Pique-nique sur les bords de la Vaudelle

Le Portail
La charpente
Une cheminée armoriée

Le Portail.

Construit en 1657, cet édifice servait de portail à l’entrée de la cour. Outre la construction en pierres de taille bien appareillées, les embrasures de tir au rez-de-chaussée et à l’étage ainsi qu’une corniche à modillons, il est remarquable par sa charpente dite « à la Delorme ».

Né à Lyon entre 1510 et 1515, Philibert Delorme est mort à Paris en 1570. De 1533 à 1536, il alla étudier les monuments de l’antiquité à Rome, puis, en 1548, il devient l’architecte du Roy et inspecteur des bâtiments royaux. C’est vers 1550 qu’il inventa la charpente dite « à petits bois ». Il a écrit un traité sur l’art de la construction en neuf livres. Des chapitres ont été publiés ultérieurementsous le titre « Nouvelles inventions pour bien bastir et a petits fraiz, trouvées n’aguère par Philibert de L’Orme, Lyonnois, Architecte, Conseiller & Aulmonier ordinaire du feu Roy Henry, & Abbé de St Eloy les Noyon ».

La charpente « à la Delorme » se compose de simples arbalétriers courbes constitués par des planches mises de champ dont les joints alternent et qui sont serrées l’une contre l’autre par des clés en bois et des chevilles. Posées sur des liernes faites de planches qui traversent les arbalétriers et parfois également les enserrent, ces clés entrent à force dans deux mortaises creusées de part et d’autre de chacun de ces arbalétriers. Ce procédé de construction présente l’avantage de mettre en œuvre des éléments de petite dimension : la longueur moyenne des planches est de 1,30 m.

Gervais Barré

La propriétaire
Courceriers (porte d’entrée)
La chapelle
Une tour
Des latrines ?

Le château de Courceriers

Aujourd’hui, le domaine de Courceriers offre sur un vaste espace ruines, bâti encore debout, de petits détails architecturaux qui permettent de saisir, bien incomplètement cependant ce qu’il a vécu au fil des temps. Elevé sur un petit plateau, la Vaudelle court encore au pied de ses fortifications importantes.

Le premier seigneur à avoir engagé la construction de la forteresse médiévale semble être Gervais de Courceriers. Son nom figure parmi les assistants à la fondation du prieuré de Fontaine-Géhard. Il fut généreux donateur des abbayes d’Etival et Evron. Croisé avec Geoffroy de Mayenne, il assista au siège de Jaffa.

Guillaume de Courceriers dit le jeune fonda en 1418 la chapelle saint Jean et la dota d’une métairie en Pézé le Robert. Sa porte ogivale fut surmontée d’une rosace suite à un incendie qui dévasta la nef au milieu du 19 ème. Guillaume maria sa fille Guillemette à Ambroise de Loré né à Oisseau. Ce gendre, engagé très jeune dans la lutte contre les anglais mena dans le Maine attaques et embuscades. En 1419, réfugié au château de Courceriers, les anglais l’attaquèrent et s’emparèrent de la forteresse. Incapables de la défendre, ils préférèrent la détruire. Aujourd’hui, de cette époque, s’élèvent à une quinzaine de mètres, les ruines de la porte d’entrée avec à droite une tour carrée et à gauche une tour ronde. La motte avait été nivelée à la fin du 16 ème siècle. Sur la tour à la toiture en forme de cloche, on retrouve quelques traces d’ouvertures en plein cintre ainsi que dans le bâtiment qui lui est proche. Sur un des pignons de celui-ci, une avancée en surplomb d’éléments d’architecture soignée et décorée peut faire penser à des latrines (14 ème).

François du Plessis-Châtillon fit construire un petit château terminé en 1590. Amoureux de l’Italie qu’il avait parcourue en 1577 et 1578, il en décore la salle principale d’une fresque représentant un César triomphant. On lui apporta des modifications au 19 ème. Il fut totalement détruit dans les années 1960.

Monique Guéguen

 

A voir le site de Saint-Thomas-de-Courceriers
Les lieux visités sur un extrait du cadastre napoléonien de 1831 : Archives de la Mayenne 3P3308/1 TA

 

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