| Sées |
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| Adoptant le plan d’une vaste croix latine, la cathédrale actuelle, dédiée à Notre-Dame, mesure 106 mètres de long pour 42 mètres de large. Bâtie à partir du règne de Saint-Louis et consacrée en 1310, le monument s’impose comme l’un des chefs d’œuvre français de l’architecture gothique. Si la façade principale a particulièrement souffert des affres du temps, elle demeure néanmoins marquée par deux flèches à la forme élancée qui culminent à plus de 70 mètres. La nef, quant à elle, se développe sur sept travées voûtées en ogives dont les croisées atteignent 26 mètres de hauteur. Entre les grandes arcades et les fenêtres hautes, se déroule un élégant triforium ajouré dont la partie basse s’orne du motif redondant du trèfle que l’on retrouve également en abondance sur le portail monumental. Imposant vaisseau de verre ouvert à la lumière, le chœur de la cathédrale comporte cinq chapelles, dont l’une dédiée à Saint-Augustin rappelle que le chapitre de Sées suivait la règle du même nom. Dans la chapelle Saint-Godegrand, le vitrail dit des drapiers sagiens atteste de la vitalité commerciale de la ville épiscopale au moyen-âge ainsi que la pratique courante du mécénat bourgeois. Mais c’est surtout à l’extrémité des bras du transept que se développe un art du vitrail, datant du 13ème siècle, des plus accomplis : au sud, dans un damier rouge et or parsemant une magnifique rosace, la figure du Christ trône en majesté entouré par les douze apôtres et par les vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse; alors qu’à l’opposé, au nord, une teinte bleutée contribue à la mise en valeur des scènes de la résurrection complétées aux quatre coins du registre iconographique par les figures des évangélistes. Outre ces témoignages précieux de l’art médiéval, la cathédrale de Sées présente également en son sein un autre trésor du patrimoine : la sculpture baptisée « Le beau Dieu de Sées ». Buste de marbre blanc présentant sous une grande finesse les traits de Jésus, cette œuvre a été authentifiée en 1999 comme étant le fruit du travail du célèbre artiste romain Le Bernin. Réalisée en 1678 pour la reine Christine de Suède, cette pièce remarquable aurait été offerte par la suite, vers 1780, à la cathédrale de Sées par Monseigneur du Plessis d’Argentré, alors évêque de la ville. |
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Le centre historique de Sées
Cité épiscopale comptant aujourd’hui près de 5.000 habitants, Sées dispose essentiellement d’un patrimoine lié à son riche passé religieux. A proximité de la cathédrale, outres les vestiges apparents de l’ancien cloître, se dresse la chapelle canoniale, datée du 13ème siècle, dont les pignons présentent encore des ouvertures jumelées romanes caractéristiques. Tout autour du bâtiment court une galerie rappelant que le site fût remanié en marché couvert après la seconde guerre mondiale. Non loin de là, se trouve le palais d’Argentré, à l’origine hôtel épiscopal, construit en 1778 par Brousseau. Ce monument actuellement en cours de restauration est considéré comme l’un des plus beaux exemples du style néo-classique en Normandie. Autre fleuron du patrimoine local, l’abbaye Saint-Martin, fondée au 6ème siècle par Saint-Evroult, atteste de la vitalité des ordres religieux à Sées au 18ème siècle puisque les bâtiments furent entièrement reconstruits quelques années avant la Révolution. A proximité, l’église Notre-Dame-de-la-Place, édifice roman en partie reconstruit au 16ème siècle, abrite une tribune d’orgues de la Renaissance ainsi qu’une série de bas-reliefs de l’époque ayant fait l’objet d’une récente campagne de restauration. Enfin, la chapelle de l’hôtel-Dieu permet, outre la découverte d’un remarquable retable, d’apprécier les boiseries peintes par un certain Nicolas-Jacques Conté, personnage connu comme étant l’inventeur du crayon à papier.