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La carte IGN 1/25 000 ( 1617 Ouest -Villaines -la -Juhel -1975) a montré la situation géographique des Carrières, traversées par le Ruisseau du Charolais, constituant la limite entre les deux communes de Javron et de Villepail. L’emplacement des quatre carrières y apparaît nettement comme points d’eau bien visibles.
Des photos (1980-1990) des anciens Etablissements de la Société des Ardoisières, fondée en 1836, montrent la belle architecture, dans un état dégradé et abandonné qui a conduit à la démolition récente (2008) de ce qu’était la « Cité »aux 19ème et 20ème siècles.
Cette Société s’enorgueillissait de plus de la fabrication hydraulique, dans un atelier de polissage « la polierie » construite en 1836 au fonds de la carrière, grâce à la canalisation des eaux du Charolais précipitées plus loin, du haut d’une chute, sur les pales de la grande roue actionnant les machines, scieuse et polisseuse Ce fut jusqu’en 1852, le seul atelier de ce type en France. Puis,la machine à vapeur, en 1853, entraîna la construction en haut, près de la cité et de la forge, d’un nouvel atelier de polissage mécanique à vapeur. Le bâtisseur, premier Directeur, J-P Digeon, montrait aux clients, les deux magifiques cheminées en ardoise, toute décorées, dans sa maison bourgeoise des Etablissements des Ardoisières, batîe sur la commune de Villepail.
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Les cartes postales anciennes (début 20ème siècle) ont conservé la mémoire des paysages créés au 19ème siècle ; on y voit, l’exploitation à ciel ouvert, par les carriers, en bancs de plus en plus profonds (jusqu’à 60 mètres) : les installations mécaniques puis à vapeur ( après 1853) appelées chevalements, permettant la remontée des blocs à fendre. Les « gars du fonds » déposaient ces blocs sur les wagonnets hissés jusqu’à la butte des fendeurs, par un assemblage de câbles et de chaînes transitant par les deux poulies au sommet du chevalement.
Les deux principales carrières, celle de la Société capitaliste « des notaires » et celle « des fendeurs » (nommée « Nouvelle Carrière »), ont exploité concuremment le Coteau de Chattemoue où se trouvait la meilleure qualité d’ardoise à tel point qu’une logique industrielle aurait voulu, détruire le hameau de Chattemoue sous lequel continue la veine. La troisième carrière, celle de la famille Fouquet » avait repris l’exploitation dans d’anciennes carrières que la Société n’avait pas pu acheter, entre 1836 et 1840. Une auberge avait même été construite sur cet espace de déblais d’ardoise : elle fonctionna jusque vers 1890. La quatrième, propriété de la société « Sarthe-Mayenne » (exploitant la carrière de St-Georges-le-Gaultier), avait exploité dans le « coteau » d’en face jusque vers 1870.
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La production avait atteint 15 millions d’ardoises par an au maximum dans les années 1860-1875 : le convoyage se faisait par charrettes de Chattemoue à la gare de Pré-en-Pail vers la Normandie, jusqu’à l’arrivée tardive (1885) de la voie ferrée qui conduisit à l’établissement d’un port -sec non loin de Chattemoue.
Les travailleurs, sur l’ensemble des carrières comptaient 300 personnes partagées entres les carriers et les fendeurs, parfois spécialisés dans une des étapes de la fabrication des ardoises ( « le querneur » avec son tablier de cuir). Un certain nombre étaient double-actifs (agriculteur-fendeur).
Ils habitaient à Chattemoue et dans les autres hameaux aux alentours, venant à pieds travailler dans les carrières. Le village de Chattemoue, possédait deux écoles et de nombreux commerces et services.
Une des questions, portait sur le paternalisme de la Société des Ardoisières : location des maisons d’école à Chattemoue et un peu de charité, au temps de Mme Bergougnoux (pharmacie, aide à la famille Ferré de 1863 à 1870).
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