Nous débuterons l’année avec un bâti emblématique du patrimoine vernaculaire : souvent beau, toujours utile, témoin de la vie au quotidien, il est aussi particulièrement fragile. Parfois restauré, il est aussi transformé en débarras, en placard, en bar mais le plus souvent abandonné voire détruit.
Photos : Louverné, M. Fleury ; Saint-Germain-de-Coulamer, R. Renard et Saint-Cyr-le-Gravelais, A. Degrenelle
En 1660, l’agronome Nicolas Bonnefons écrivait dans Les délices de la campagne, suitte du Jardinier françois ov est enseigné à préparer pour l’ufage de la vie, tout ce qui croît fur Terre & dans les Eaux, dédié aux dames ménagères : « Pour le Four, il eft befoin que le baftiment en foit épois, & ait bon corps de Maffonnerie, tant deffus que deffous, & autour, qu’il foit eftroit d’entrée, bas de Chapelle, qui eft la voulte … les éclats de gros bois fec, & particulièrement de Heltre, font beaucoup meilleurs que le fagot, ny autre chaufaille … ».
Photos : Montflours, M. Fleury ; Jublains, J. Poujade ; Saint-Aubin-du-Désert, R. Renard
Le terme de four à pain est souvent employé indifféremment pour le fournil, pièce dans laquelle on prépare la fournée et le four proprement dit où est réalisée la cuisson.
On rencontre des fours-fournils isolés, formant à eux seuls un édifice et des fours inclus dans un autre bâti : moulin, buanderie, maison d’habitation, forge, pigeonnier… et le puits n’était jamais très loin.
Le four est accolé au fournil ou à un des édifices mentionnés ci-dessus. Il est protégé par un petit bâti qui peut être carré, à pans ou semi-cylindrique, en abside ou en appentis et dont la couverture adaptée à la forme du bâti peut être en tuiles, ardoises, dalles de pierre … et tôles.
Le four proprement dit est composé d’une sole en pierre ou briques réfractaires sur laquelle reposera la fournée et d’une voûte, aussi nommée chapelle, également en briques réfractaires. La bouche ou gueule du four sera ou non fermée d’une plaque en fonte, en tôle ou d’une pierre plate.
Photo : Sacé, B. Girault