WEEK-END ANGOT – 30 sept, 1er oct 2017

CENTENAIRE DE LA MORT DE L’ABBE ANGOT


Samedi 30 septembre, archives départementales.

« Qui êtes-vous monsieur l’abbé Angot ? »

 

L’application web du Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne de l’abbé Angot

La réalisation d’un véritable dictionnaire électronique à partir du Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne de l’abbé Angot (soit 3 millions de mots, 16 millions de caractères et 26 000 entrées !) est un projet ambitieux qui a débuté il y a déjà plusieurs années.

En 2001, les Archives départementales entreprennent la numérisation des 3651 pages du dictionnaire imprimé. Il résulte de cette opération un fichier de type image (format TIF) par page ; ces fichiers sont alors traités par un logiciel de reconnaissance optique de caractères (OCR) qui « lit » les images et les transforme en texte. Le fichier ainsi obtenu est corrigé puis mis en page en respectant la présentation de l’édition « papier » (texte sur deux colonnes, respect de la pagination, etc.).

Une édition PDF de ce fichier traitement de texte est alors réalisée pour permettre la consultation de l’ouvrage dans la salle de lecture des Archives départementales. La recherche « en plein texte » est dès lors possible ce qui représente un progrès considérable ; toutefois, le mode de recherche reste assez frustre et pose problème lorsque les occurrences du terme recherché sont nombreuses. L’utilisateur est contraint de faire défiler une par une les réponses jusqu’à obtention de la notice pertinente.

Pour améliorer les performances de recherche, il était nécessaire de s’appuyer sur la structure intrinsèque du Dictionnaire de la Mayenne, de la renforcer si besoin, et de décrire cette structure par un système d’encodage. L’encodage consiste à introduire dans le texte de l’ouvrage des balises permettant un traitement automatisé du contenu.

Il s’agit d’un travail bien connu des archivistes qui, depuis plusieurs années déjà, « encodent » leurs instruments de recherche (inventaires, répertoires numériques, catalogues, etc.) selon des normes et des standards internationaux. Il existe différents standards d’encodage basé sur le langage XML : pour les instruments de recherche archivistiques, il s’agit d’une Définition de type de document (DTD) appelée Encoded Archival Description (Description archivistique encodée). Pour les textes imprimés, il existe une DTD spécifique appelée TEI (Text encoding Initiative ou Initiative pour l’encodage du texte). C’est cette DTD-TEI qui a été utilisée pour l’encodage du Dictionnaire de l’abbé Angot.

La TEI permet de décrire la structuration du texte (ici un dictionnaire) tel qu’il a été conçu.

Dans le cas présent les divisions de l’ouvrage (identifiées par l’élément <div> dans la TEI) sont les suivantes : le tome, le chapitre (une lettre de l’alphabet constitue un chapitre), l’article du dictionnaire, éventuellement la rubrique à l’intérieur d’un article.

Les articles du dictionnaire, qui forment chacun une division, sont qualifiés par un attribut « subtype » (que l’on pourrait traduire par ‘type de subdvision’) qui vient préciser la nature de l’article : notice topographique, notice biographique, notice communale, notice cantonale et notice d’arrondissement.

 

encodageFig. 1 : Exemple d’encodage : extrait du fichier XML-TEI sur lequel apparaît l’article ‘Désertines’ du Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne (tome II).

(cliquer sur l’image pour agrandir)

 

 

 

Les articles consacrés aux communes (et uniquement ceux-ci) ont été encodés avec un niveau de structuration supplémentaire : le plan utilisé par l’abbé Angot a été retenu. Toutefois, comme ce plan est parfois implicite et ne fait systématiquement l’objet de sous-titres dans la version imprimée, un travail de préparation et de restitution des rubriques a été nécessaire avant l’encodage.C’est ce qui permet l’affichage des rubriques dépliables pour les communes dans l’application web :

structure-commune

(cliquer sur l’image pour agrandir)

Fig. 2 : la structuration des articles consacrés aux communes permet une présentation plus ergonomique pour l’utilisateur.

Le fichier XML obtenu après encodage contient le texte intégral de l’ouvrage sans ajouts ni corrections. Il a été publié dans une application web créée spécifiquement pour le Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne.

 

La recherche dans les entrées de l’ouvrage (on en compte 26 000 environ) est complétée par une recherche en plein texte (c’est à dire dans les 3 millions de mots qui le composent).

Les articles du Dictionnaire peuvent être envoyés par mail, partagés sur les réseaux sociaux, imprimés ou téléchargés dans un fichier PDF.

 

Ce nouvel outil de diffusion et de recherche répondra s’inscrit dans la continuité du vœu de l’abbé Angot qui souhaitait ardemment que son œuvre soit utile, enrichie et poursuivie :

Ce que je souhaite au Diction­naire de la Mayenne, c’est qu’il suscite, qu’il favorise, qu’il facilite des travaux ultérieurs ; que pour les historiens futurs il soit un secours permettant de comprendre et d’utiliser les documents qui viendront au jour, et qu’ainsi notre bon pays mayennais s’avance toujours vers la pleine lumière de l’histoire.

Abbé Alphonse Angot, 1900

Pour consulter le Dictionnaire de l’abbé Angot : http://www.lamayenne.fr/fr/Archives53/Alphonse-Angot-historien-de-la-Mayenne

 

Un exemplaire unique du Dictionnaire de l’abbé Angot

Les Archives départementales de la Mayenne conservent, dans le fonds légué par l’abbé Angot, un document tout à fait exceptionnel. Il s’agit d’un exemplaire du Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne que son auteur avait fait relier pour son usage personnel en faisant intercaler entre chaque page imprimée un feuillet vierge destiné à l’insertion de notes manuscrites. Ernest Laurain l’évoque en ces termes dans sa Notice biographique sur l’abbé Alphonse Angot :

«  (…) il prétendait si peu être exempt d’erreurs qu’il faisait dès le commencement interfolier un exemplaire de son Dictionnaire pour y consigner toutes les corrections qu’on lui signalerait ».

Dictionnaire Angot (3)Des nombreuses annotations manuscrites ont effectivement été portées sur ces feuillets. Elles sont numérotées et des appels de notes apparaissent sur le texte imprimé. Toutefois, l’abbé Angot n’est pas le seul auteur de ces notes : beaucoup sont de la main d’Ernest Laurain (archiviste départemental de 1896 à 1933) et, dans une moindre mesure, d’Henry Chanteux (archiviste départemental de 1934 à 1970).

Une quatrième écriture, beaucoup moins fréquente, et qui n’a pas encore été identifiée, apparaît également. L’origine de ces dernières inscriptions est toutefois connue : elles ont pour auteur Emmanuel Chiron du Brossay et figurent dans un document conservé dans le fonds René Gauchet ; elles ont été recopiées dans le Dictionnaire à l’initiative des Archives départementales[1].

Après la mort de l’abbé Angot en 1917, l’ouvrage, entré aux Archives départementales en même temps que ses archives et sa bibliothèque, a été utilisé et complété par les archivistes successifs.

Les notes ne sont généralement ni signées ni datées, et seul l’examen de l’écriture permet de les attribuer à l’un ou l’autre de ces auteurs. Quelques mentions font toutefois exception. L’ajout manuscrit de la notice consacrée au Champ-Failly en Sainte-Gemmes-le-Robert[2]  comporte par exemple une mention de date et est rédigée à la première personne ; l’auteur en est, sans aucun doute possible, l’abbé Angot lui-même :

« J’y[3] découvre aujourd’hui 28 avril 1913 une pierre à fleur de terre au milieu de cinquante autres plus petites mais dont la surface est couverte d’une grande excavation très régulière 1 m 50 x 1 mètre avec déversoir. Si cela est naturel, je n’y comprends rien. Ce n’est plus une pierre à cuvette mais une vraie cuvette, une pierre-cuvette ; un éléphant pourrait y prendre un bain de siège. Elle sert à abreuver les oies. »

La parution du Supplément au Dictionnaire en 1910 n’arrête pas l’abbé Angot qui poursuit ses corrections et compléments. Il apporte de nombreuses précisions qui lui sont parfois indiquées par des lecteurs : ainsi, à la page 338 du volume 1, une note débute par ces mots « D’après une lettre d’un M. de la Carterie de Toulon, … ».

Il tient compte également des informations que ses collaborateurs et amis continuent à lui transmettre ; dans un article sur Bellebranche il indique : « Célestin Port me fait dire qu’il a ajouté la note suivante … » ; ou bien encore, au sujet de Goué : « M. Laurain a reconnu en confrontant les écritures que la croisade était de l’invention de Jean de Goué… ».

Il arrive que quelques croquis et dessins (blasons, détails architecturaux, etc.) émaillent les notes. On y trouve parfois même un collage, tel celui qui illustre la note relative à La Conterie en Izé : « Izé, mars 1911, petit trésor de 14 pièces, une en argent de Henri III et une à deux clefs en sautoir, trouvées en défaisant une haie ». L’estampage de ces deux pièces figure en effet sur un petit morceau de papier fixé sur la page[4].

La question que l’on peut légitimement se poser est la suivante : ces ajouts et corrections ont-ils servi à la rédaction du Supplément au dictionnaire paru en 1910 ? La question est d’autant plus importante que le 4e tome n’a pas été annoté par l’abbé Angot.

La réponse semble être négative : la plupart des notes ne se retrouvent pas dans les articles du Supplément et n’ont donc encore jamais été publiées.

Dictionnaire Angot (1)Cet exemplaire unique, pièce maîtresse du fonds Angot, comporte au total 7 volumes[5] au lieu des quatre habituels (6 volumes pour les tomes 1 à 3 et un volume pour le tome 4 ; ce dernier étant relié de façon ordinaire et ne contenant pas de mentions manuscrites). Les reliures, qui étaient très endommagées, ont été restaurées en 2012 et les 7 volumes ont été numérisés.

Ce document original est révélateur du souci de l’exactitude de l’abbé Angot et de ses méthodes de travail. Le souhait de corriger, de perfectionner et d’enrichir son œuvre est présent dès la parution de l’ouvrage. En 1900, il indique déjà dans la préface « J’appelle sans réticence les nouvelles lumières, les données historiques complémentaires, même et surtout les rectifications, qui ne peuvent être rares pour un ouvrage aussi complexe, où les faits, les noms et les dates ont seuls, droit de cité. S’il m’est donné de tra­vailler moi‑même à ces corrections nécessaires, je le ferai avec une vraie satisfaction. »

Isabelles Las

[1] Note d’Emmanuel Chiron du Brosssay (1839-1910) intitulée « Dictionnaire de la Mayenne. Addenda », Archives départementales de la Mayenne, 200 J 127, 4 feuillets papier. Le fonds René Gauchet est entré aux Archives de la Mayenne en 1963.
[2] Page 514 du volume 2 (lettre B).
[3] Au Champ-Failly.
[4] Page 711 du 2e volume.
[5] Archives départementales de la Mayenne, 33 J 234 à 240.


Dimanche 1er octobre, balade commentée dans différents lieux

 

A la rencontre de l’abbé Angot :

Le Rubricaire

La forteresse romaine du Rubricaire à Sainte-Gemmes-le-Robert occupe un site remarquable au flanc du mont Rochard. Elle domine de 130 m le bassin de Laval, ce qui permet (par temps moins humide que le 1er octobre 2017) une vue développée sur une quarantaine de kilomètres.

Le Rubicaire 01

 

Le fort, non fouillé, appartient au type appelé quadriburgium (à quatre tours d’angle) connu au Bas Empire à travers tout le monde romain. Un fait remarquable est sa restauration au Moyen Âge sur un mode défensif fondamentalement différent, les deux côtés les plus ruinés étant recouverts par un rempart en terre.

 

 

 

Le nom du Rubricaire est lié à celui de l’abbé Angot qui a fait œuvre d’archéologue pendant son séjour à Sainte-Gemmes-le-Robert. Les fouilles qu’il a entreprises en 1903 concernent un établissement de bains annexe de la forteresse. Mais Angot s’est également intéressé à tout ce qui pouvait être trouvé dans les fermes des environs, établissant un inventaire de douze sites antiques qui font de ce territoire l’un des mieux connus en Mayenne pour l’Antiquité.

Il a enfin cherché à interpréter l’existence du site, la mettant en relation avec la proximité de la voie Jublains-Le Mans. Sur la table de Peutinger, carte routière antique connue par une copie du 13e siècle, une étape nommée Robrica est placée entre Tours et Angers. Or, il suffit de supposer une erreur du copiste et de déplacer le nom d’un centimètre seulement pour que Robrica se retrouve sur la voie Jublains-Le Mans, donc au Rubricaire. Cette interprétation, bien qu’elle ne puisse être démontrée dans l’état actuel de la documentation, mérite d’être prise en considération. Elle montre comment l’abbé Angot, sous l’habit de l’archéologue, conserve son acuité dans la critique des archives médiévales.

Jacques Naveau

Sainte-Gemmes-le-Robert

Ste-Gemmes-le-RobertLa maison dans laquelle vit l’abbé Angot de 1902 à 1914 à Sainte-Gemmes-le-Robert est à cette époque la propriété de ses amis, les prêtres Isidore et Ferdinand Gaugain. Mais elle a été construite par un autre frère des abbés Gaugain, Julien, dont la situation sociale dépasse celle de son père, un modeste maçon.

Aîné de la famille Gaugain, Julien devient maire de Sainte-Gemmes-le-Robert en 1868 alors qu’il est régisseur de la briqueterie de Vivoin. En 1871, il y fait construire sa maison dont l’aspect bourgeois caractérise le notable local. Il devient régisseur principal des fours à chaux d’Edmond Gerbault et meurt en 1886 au presbytère de Louverné, chez ses frères, le curé Isidore et le vicaire Ferdinand.

En 1892, la veuve de Julien Gaugain, sans enfant, cède tous ses biens, dont cette maison de Sainte-Gemmes-le-Robert, à ses beaux-frères Isidore et Ferdinand Gaugain contre une rente viagère.

Quand, en 1902, les frères Gaugain doivent, à la demande de l’évêque de Laval, Mgr Geay, quitter le presbytère de Louverné, ils se retirent dans leur maison de Sainte-Gemmes-le-Robert, suivis par l’abbé Angot. Ils sont considérés comme des prêtres retraités et n’ont pas de fonction pastorale dans la paroisse qui reste confiée à un curé et un vicaire. Dans un petit local aménagé en chapelle privée, les trois prêtres célèbrent la messe l’un après l’autre et récitent en commun leur bréviaire

Cette maison est le lieu de travail de l’abbé Angot. Il se plaît à marcher à la rencontre des visiteurs qui viennent de la gare d’Évron ; il effectue de nombreux déplacements pour l’Épigraphie de la Mayenne et l’Armorial monumental de la Mayenne, publiés respectivement en 1907 et 1913 ; Le supplément ou tome IV du Dictionnaire historique de la Mayenne, paru en 1910, est signé par l’abbé Angot ainsi que par son collaborateur, Ferdinand Gaugain.

Avec les années, la santé de l’abbé Angot et d’Isidore Gaugain se dégrade et la vie devient plus difficile pour les trois prêtres. L’abbé Angot décide en février 1914 de quitter Sainte-Gemmes-le-Robert pour aller à la maison de retraite de Saint-Fraimbault-de-Lassay qui accueille une vingtaine de prêtres.

C’est dans cette maison de Sainte-Gemmes-le-Robert que meurt Isidore Gaugain en juin 1916 et Ferdinand en décembre1920. Plus tard, la maison est devenue un bureau de poste qui ferme en 1973.

Montsûrs

Située Grande Rue à Montsûrs, la maison natale de l’abbé Angot est achetée en 1835 par son père Jean qui vient de Chémeré-le-Roi en 1835. Cette maison de bourg, d’une valeur de 8 000 F, donne sur la rue et possède à l’arrière une petite cour et un puits. Elle est transformée en épicerie que Jean tient avec sa mère puis avec son épouse Caroline, une petite-cousine. Le couple Angot a quatre enfants : Charles, né en 1841 et mort à Montsûrs en 1860, Caroline, née en 1842 et décédée à Chémeré-le-Roi en 1871, Alphonse, né le 10 février 1844, qui deviendra prêtre et historien, Marie, née en 1846, qui épousera Édouard Remande en 1882 et mourra à Laval en 1911.

Montsûrs-maison natale-02Après une scolarité moyenne à l’école primaire de Montsûrs, Alphonse Angot quitte Montsûrs pour le petit séminaire de Précigné (Sarthe) ; en 1858, il rejoint le petit séminaire de Mayenne que le diocèse de Laval a ouvert l’année précédente ; il y devient un bon élève.

Au moment de leur retraite, les époux Angot retournent à Chémeré-le-Roi ; Jean y meurt en 1872 et Caroline en 1884.

Montsûrs-maison natale 01L’épicerie de Montsûrs est louée à la famille Moraine ; plus tard, elle accueille un maréchal ferrant puis devient une maison d’habitation.

Le 9 octobre 1974, grâce aux recherches de Charles Gresser, une plaque est posée sur la maison natale de l’abbé Angot. Jacques Salbert, alors président de la Commission historique et archéologique de la Mayenne, retrace alors la vie de l’abbé Angot et présente l’œuvre monumentale du plus célèbre historien de la Mayenne.

 

Louverné

Louverné-annonce       Louverné-mairie

Le presbytère de Louverné a beaucoup compté dans la vie de l’abbé Angot. Construit en 1864, c’est une grande maison bourgeoise qui est actuellement la mairie de Louverné Après avoir quitté le ministère paroissial et effectué plusieurs séjours hors-Mayenne pour étudier des fonds d’archives, il est invité à y séjourner par son ami, Ferdinand Gaugain, vicaire auprès de son frère Isidore, curé de la paroisse. L’abbé Angot y réside de 1888 à 1902. Il y bénéficie de conditions idéales : la vie matérielle est du ressort du curé et la collaboration de Ferdinand Gaugain lui est précieuse ; c’est là qu’il écrit les trois tomes du Dictionnaire historique de la Mayenne publiés en 1900 et 1902.

Près de l’église construite de 1869 à 1872, se trouve l’emplacement de la maison d’Auguste Trouillard, un jeune tonnelier qui trie les fiches de l’abbé Angot et lui fournit des dessins et des photographies.

Après les élections législatives d’avril 1902 pour lesquelles le presbytère de Louverné a pris position contre le candidat de l’évêché, les frères Gaugain et l’abbé Angot quittent Louverné pour Sainte-Gemmes-le-Robert.

Gaston Chérel.


Louverné-conférence     Louverné-église

 

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