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Accueillis est le terme juste car Bellebranche est un lieu où ce mot trouve toute sa valeur. La conférence a eu lieu dans l’ancien bâtiment des convers ; nous avons pu écouter avec beaucoup d’intérêt M. Despert, assistant principal de conservation aux Archives départementales de la Sarthe, nous exposer ses recherches sur les sépultures familiales de l’abbaye cistercienne de Bellebranche. |
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La mort, est un événement important de la vie de l’homme médiéval au sens où elle marque, dans la spiritualité chrétienne, le passage de la vie terrestre vers l’au-delà. Mais le chrétien médiéval la craint et il a le souci d’assurer non seulement son salut mais également celui de son ancêtre. Pour pouvoir être assurer de rejoindre son objectif, il effectue, à l’Église, des donations de terre ou de rentes, pour que prêtres et moines, par la prière personnelle et collective, permettent à l’âme de se préparer au passage dans l’au-delà, et l’aident dans sa quête du salut. Barons, comtes et puissants de la région fondent des prieurés, des églises ou des abbayes sur leurs terres ou dans leur sphère géographique d’influence pour y implanter leurs nécropoles.
La communauté religieuse, qu’elle soit monastique ou canoniale permet de conserver à la foi la dépouille mortelle et la mémoire du défunt. La présence ostentatoire du tombeau dans ces lieux, entre le XIIe et le XVIe siècle, traduit la volonté de proclamer aux hommes de la Terre la gloire immortelle du défunt. Il faut ajouter les fondations de messes couplées à la mise en place d’un clergé spécialisé, qui vit des revenus de messes à célébrer pour un défunt ou une famille, et qui doivent être dites dans une chapelle dédiée. Pourtant les cisterciens se sont élevés contre cette coutume d’inhumer. Un statut de leur Chapitre Général de 1151 réserve ce privilège aux rois, reines et prélats. Puis en 1157, ce privilège est étendu aux fondateurs et donc par conséquent à leur famille. Qu’en est-il de l’abbaye cistercienne de Bellebranche (Commune de Saint-Brice, Mayenne)? Elle est fondée en 1152 par la volonté des seigneurs de Sablé, de Château-Gonthier et d’une famille qui leur est alliée : les Anthenaises. Elle reçoit d’abord de nombreuses donations appelées également legs pieux qui sont rédigées pour « sauver » non seulement les âmes des donateurs mais également les âmes de leurs ancêtres. Par la suite, elle se voit accueillir des nécropoles familiales et des tombes de personnages importants liés à son histoire. Les moines, puis leurs successeurs, vont entretenir la mémoire et les tombes des personnes enterrées dans l’abbaye. Les sources qui peuvent nous guider dans cette recherche sont les suivantes : les textes de fondations de messes ou les testaments, voire les donations avec clauses ; les ouvrages et articles reprenant des témoignages concernant l’abbaye et son histoire ; les ouvrages et articles sur les familles liées à l’abbaye de Bellebranche. Elles nous permettent de distinguer les familles qui ont choisi de placer leurs tombeaux dans l’abbaye de Bellebranche, la manière dont les textes signalent leur présence, et les indications sur les modalités. Quelles sont les familles qui sont enterrés à Bellebranche ? Les seigneurs de Sablé et leurs alliées Les seigneurs de Sablé sont les principaux parrains de l’abbaye de Bellebranche. Ménage, Don Piolin ou Corvaisier de Courteille, mentionnent Robert III de Sablé comme fondateur de l’abbaye. Celui-ci, appartenant à une famille puissante du Maine au XIIe siècle, est un allié de la famille des Plantagenêt, car il a été élevé avec Geoffroy Plantagenêt (Lalubie Jacques, une baronnie médiévale, Sablé sur Sarthe, 1994 p. 142.). Et ce dernier lui garde longtemps son amitié. A l’origine la ville et le château de Sablé, qui se trouvent au centre d’un puissant territoire au sud ouest du Maine, dépendaient directement des comtes du Maine. Et la famille qui tient au XIIe siècle ce territoire tire ses origines familiales des vicomtes du Maine. En effet, le château fut inféodé à Geoffroy( Fondateur du prieuré de Solesmes vers 1010-1011), troisième fils de Raoul II, vicomte du Maine vers l’an Mil, mais, ce dernier n’ayant pas d’héritier direct, c’est sa fille qui hérite de ses biens. Elle épouse le quatrième fils du comte de Nevers, Robert le Bourguignon (Angot A, Généaologies féodales mayennaises du XIe au XIIIe siècle, Laval, 1942 pages 718-720.), qui est un proche du comte Geoffroy Martel, comte d’Anjou, dont il tire de nombreuses faveurs pour lui et sa famille. Par des alliances familiales et stratégiques, les seigneurs de Sablé sont en lien avec d’autres familles qui soutiennent l’abbaye de Bellebranche. Ainsi la grand-tante de Robert III est l’épouse de Geoffroy de Château-Gonthier. De même, la belle sœur de Robert III, Mélissande de Briolé a épousé Alard III de Château-Gonthier. Cette dernière famille tire sa puissance du château éponyme, qui leur a été confié par le comte Foulque Nerra en 1087 (Anselme de Sainte Marie, Histoire général et chronologique de la maison royal de France…. Tome 3 p. 317). On retrouve cette famille dans la lignée des Chamaillard-Anthenaise par le mariage de Emma dernière descendante de la famille des Château-Gonthier. La propre épouse de Robert II, Hersande, serait issue de la famille d’Anthenaise, ces derniers tirent leur nom d’une terre située à proximité de Laval aujourd’hui dans la commune de la Chapelle d’Anthenaise (Mayenne). Qualifiés de Baron (Notice d’Anthenaise p. 9), et de banneret ( Vassal capable de conduire l’ost de son seigneur avec un nombre d’hommes d’armes suffisant pour justifier leur groupement sous une bannière particulière. Les seigneurs bannerets sont souvent des nobles tenant d’une puissance économique importante) au XIVe, ils participent aux croisades. On retrouve ces familles dans un vidimus du XIIe siècle, avec Bartholomé de Château-Gonthier, Robert de Sablé, Marie de Craon et Hamelin d’Anthenaise (H 46. Archives départementales de la Sarthe). La famille Le Franc est une alliée de la famille d’Anthenaise. Cette famille, attachée aux barons de Laval, hérita en partie de la famille d’Anthenaise par un mariage. L’abbé Angot signale que, dès le XIIIe siècle, la première femme de Yves Lefranc est une Anthenaise ; pour preuve, ses premiers enfants ont pour oncle Hamelin d’Anthenaise, mais on ignore le nom de cette première épouse. Les seigneurs de Sillé-le-Guillaume Si l’actuel château de Sillé date de la Guerre de Cent Ans, ses fondations remontent au XIe siècle. A l’origine, la forteresse relevait du comte du Maine. Les barons de Sillé sont à la tête d’une entité territoriale importante dans le nord ouest du Maine, cependant inférieure à celle de Laval ou de Mayenne. Ils constituent une famille ancienne du Maine, et apparemment sans attache avec les autres bienfaiteurs de Bellebranche. Les modalités d’inhumation des membres de ces différentes familles Les défunts de la famille de Sablé Selon la tradition transmise par Ménage, Dom Piolin et Corvaisier, ils sont les co-fondateurs de l’abbaye. Nous n’avons pas de textes manuscrits originaux exprimant la volonté de cette famille concernant l’emplacement et la gestion de leurs sépultures, mais seulement la mention d’une visite d’un groupe de clercs envoyés en 1451 par l’évêque Jean d’Hierray. L’abbaye est gouvernée à cette époque par l’abbé Jean Rocher (Dom Piolin, Histoire de l’Église du Mans Tome V, page 152). Les clercs établissent un rapport, dont voici une transcription que l’on trouve relaté dans une histoire des évêques du Mans: «il envoya deux commissaires pour dresser procès verbal de l’estat du couvent que les anglois avaient ruiné : ils s’y transportèrent et virent l’église toute découverte, les vitres cassées, les autels renversés, les cloîtres rompus, une partie des dortoirs brûlés, et tous les riches sépulchres de seigneurs de Sablé et Château-Gonthier, fondateurs et biens facteurs de cette abbaye, brisés et mis en pièce. De sorte qu’il n’estoit demeuré que quelques logements pour l’habitation de cinq ou six religieux et une chapelle pour faire le service. » (Corvaisier de Courteilles (Le), Antoine, Histoire des evesques du Mans, 1668, Paris, page 729.) C’est l’unique indication de la présence de tombeaux de la famille des seigneurs de Sablé dans l’abbatiale de Bellebranche. Les défunts de la famille des Anthenaise et de leurs alliés Dans une notice rédigée par l’abbé Angot au XIXe siècle, on lit : « Cette abbaye de Bellebranche fut augmentée par Alard de Château-Gontier et par les seigneurs d’Antenaise. Les tombeaux des derniers sont dans une des chapelles collatérales de l’église de Bellebranche, du côté de l’évangile ». (Angot, Mémorial de la Mayenne, 1847, page 279) Ces éléments nous aident à positionner les tombeaux des seigneurs d’Anthenaise dans une chapelle collatérale à droite dans l’abbatiale ! Par une notification effectuée par l’abbé de Bellebranche, Lucas, en 1264, nous apprenons qu’Hamelin d’Anthenaise, décédé avant 1259 est enterré dans l’abbatiale et qu’il possède le testament ( Lorain, Cartulaire Manceau de Marmoutier, tome I, page 80 « prout in testamento dicti defuncti quod est apud Bellambrancham pro certo vidimus et sicut poteriis in eodem testamento perpendere et videre » d’après Bibliothèque nationale Lat. 12679, fol 122). L’un des membres de cette famille, inhumé dans l’abbaye dans la chapelle (Angot A, Généalogies féodales Mayennaises du XIe au XIIIe siècle, Laval 1942. Page 310.) en 1249 est Jean Chamaillard, époux d’Emmanuelle d’Anthenaise. Son fils Guillaume, grand sénéchal du Maine et quatorzième seigneur de La Flèche, époux de Marie de Beaumont Brienne, vicomtesse de Beaumont est enterré avec son épouse à Bellebranche Son frère Simon Chamaillart devenu seigneur d’Anthenaise par mariage avec Emmanuelle d’Anthenaise, meurt en 1295. Il est également inhumé dans la chapelle familiale. Un témoignage rapporte que sur les tombeaux on retrouve les armoiries de la famille : un écu vairé Bonnesere de Saint Denis, Notice historique et généalogique sur la maison d’Anthenaise, Angers 1878. Page 32.). Fig 2 : Simon Chamaillart ( ?), seigneur d’Anthenaise et de Sourches. Vitrail de la cathédrale du Mans. Dans une histoire de Sablé du XIXe siècle, Charles de Montzey mentionne : « Guillaume Chamaillard fonda dans l’abbaye de Bellebranche une messe quotidienne qui s’appelait Messe d’Antenaise, d’après un testament de 1377 faisant partie des titres susdits du Collège. Suivant Pesche, ce seigneur mourut en 1391, l’époque de la mort de sa femme n’est pas connue. (Montzey Charles de, Histoire de La Flèche et de ses seigneurs: (1050-1878), Le Mans, 1877 Page 187 chap 3) » En 1265, Yves Le Franc, allié des seigneurs d’Anthenaise (le fils d’Humbert le Franc et de N. d’Anthenaise ) confirme différents dons ; le premier concerne une rente pour une fondation de messe d’un montant de 10 livres tournois, il est indiqué également où il est enterré (ADS H 731): Humbertus Franchus miles quondam patris meus dedisset et / concessiset deo et Beate Marie et abbatie de Bella Brancham / in quo sepultus est. (Mon père le chevalier Humbert le Franc qui donna et concéda à Dieu et à la bienheureuse Marie et à l’abbaye de Bellebranche et qui y est enterré) Fig 3 :Extrait d’une charte de 1265, où Yvon Le Franc évoque la tombe de son père à Bellebranche, Archives départementales de la Sarthe, H 731. Photo : R . DESPERT. Le corps de son frère Hugues Le Franc fils d’Yves et N. d’Anthenaise (ou d’Avoise de Craon) est également déposé dans l’abbaye en 1218 (Broussillon, Maison de Laval, Tome I, page 208, n°340, 1218. Angot, Généaologie féodales mayennaises p. 375, La Beauluère Le Doyen, Chronique et annales des pais de Laval, p. 301.): Omnibus ad quos presens vestra quod dominus Ivo Francus et uxor ejus, Advisia de Lavalle, dederunt Domino et Beate Marie de Bella-Branchia pro salute animarum suarum et domini Guydonis de Lavalle et heredum suorum et pro anima Hugonis, filii sui, qui predicta abbatia sepultus est (A tous présents vous que le seigneur Ivon Le Franc et sa femme, Aude de Laval ont donné au Seigneur et à Notre-Dame de Bellebranche pour le salut de leurs âmes et celle de Guy de Laval et ses héritiers et pour l’âme de son fils Hugues, qui fut enterré dans la dite abbaye). Nous ignorons où ils furent enterrés. Mais nous pouvons avancer l’hypothèse que ces corps ont pu être déposés à proximité de la chapelle d’Anthenaise. Les seigneurs de Château-Gonthier Alard III (v. 1145- v. 1152), l’un des co-fondateurs de l’abbaye, y est inhumé (Foucault (abbé), Les seigneurs de Laval, p. 98), selon l’abbé Foucault, qui n’indique pas ses sources. Renaud VI (1195-1206) fils de Renaud V est inhumé à Bellebranche en 1206 d’après l’abbé Angot (Angot A, Généalogies féodales mayennaises du XIe au XIIe siècle, Laval, 1942 p. 162). On ignore également ses sources. Bondonnet dans son histoire des évêques du Mans nous offre un indice, d’abord sur un donateur important « fut augmenté par les bienfaits d’Alain de Château Gonthier et quelques uns de ses enfants qui y choisirent leur sépulture » (Bondonnet Jean, Histoire des évêques du Mans, 1651, page 551 et page 729). Le fils d’Alain (ou Alard III) Renaud VII lui succéde en 1185, et décède sans héritier direct. Selon l’abbé Foucault il est inhumé à Bellebranche (Brissay, maison de la Jaille, p. 22-23.). Alard IV, frère de Renaud VII et seigneur de Château-Gonthier, lui succède en 1205 ; il est également enterré dans l’abbaye d’après l’auteur précédemment cité (Brissay, maison de la Jaille, p. 23-24). Toutefois aucun autre texte manuscrit ne peut confirmer cet indice. Cette famille s’éteint vers 1263. Le titre de seigneur de Château-Gonthier passe à la famille de la Guerche. Les seigneurs de Sillé-le-Guillaume Pour perpétuer le souvenir d’un défunt établir sur une tombe, dans une église, une chapelle une fondation de messe. Cette fondation a pour but de créer un revenu afin qu’un religieux célèbre quotidiennement ou à une date anniversaire, une messe en souvenir du défunt ou d’une famille. A la fin du XIIe, début XIIIe siècle, Guillaume de Sillé, donne une rente de 100 sols ; à la fin du document on lit : « duos monachos ad celebredum missas pro anima mea et antecessorum meorumt » (ADS H 753) (deux moines célébreront une messe pour mon âme et celles de mes ancêtres). A la même époque Bernard de la Ferté donne à l’abbaye, 5 sols angevins pour célébrer chaque année l’anniversaire de B (Bernard) son père et pour son beau-père Guillaume de Sillé (ADS H 753). La famille Scépeaux Cette famille est originaire de la paroisse d’Astillé, située dans le comté de Laval, placée entre Craon et Laval. On trouve cette famille sous différent nom De Cepellis, Cepeaux, d’Espeaulx, d’Escepeaux ou de Speaux. La seule mention d’un lien avec Bellebranche vient d’ouvrages qui nous indiquent que cette famille possédait des tombeaux dans l’abbaye (Recueil de Généalogie pour servir de supplément au dictionnaire de la noblesse, Paris, 1786 p577). Toutefois les textes que j’ai jusqu’à présent étudié et transcris n’en font pas référence. D’autres familles Le plus ancien manuscrit indiquant la volonté d’un bienfaiteur de se faire enterrer dans l’abbaye remonte à 1214. A cette date Foulques de Convenant demande, en échange d’une donation, le droit pour lui et ses héritiers de se faire enterrer à Bellebranche s’ils décèdent dans cette province (ADS H 747.). En 1344, Jamet Descrées de Saulges (ADS H 732 f°8), se donne avec tous ses biens à l’abbaye, afin d’y être enterré ! Ce type de donation se fait généralement au moment de mourir, il se prépare à mourir et pour être sûr d’être enterré dans un sanctuaire il fait un don à la fois de sa personne et de ses biens. Guillaume le Maréchal opère de la même manière à la fin de sa vie mais en faveur des templiers. Le même auteur évoque une affaire opposant en 1250 l’abbaye de Bellebranche à celle de La Roë (Mayenne) Hamelin V fils du précédent, fut un des conseils de l’abbé de Bellebranche, dans sa contestation avec l’abbé de Roë, auquel Maurice de Craon, qui venait de mourir, avait exigé qu’on donnat son cœur ; ce à quoi il ne voulait consentir, l’autre abbé, réclamant, en vertu de privilèges formels, le corps en son entier, pour l’inhumer dans l’église de l’abbaye. Et de fait, sur l’ordre des évêques du Mans et d’Angers, il y fut enterré ; mais il fut convenu qu’au bout d’un an exhumation en serait faite pour en extraire le cœur et le rendre, si possible était, à l’abbé de Roë, et sinon, lui remettre, comme dédommagement, la tête du défunt (Archives départementales de la Mayenne H 194 f°210, 27 mai 1250). Pour conclure De ces tombeaux a peut être survécu, dans la commune de Bouessay (Mayenne, même canton que Saint-Brice). Ce bas-relief est resté longtemps exposé aux intempéries dans le cimetière actuel de la commune, alors qu’il était inclus dans le calvaire du monument aux morts. Malgré la restauration dont il a été l’objet et qui permet de préciser sa datation, cette œuvre médiévale garde une part de son mystère. Sa destination première n’est pas élucidée. Est-elle sculptée pour l’abbaye de Bellebranche ? Provient-elle d’un autel ou d’un tombeau ? Les personnages aux visages martelés, abrités dans les niches gothiques, sont-ils les quatre évangélistes ? Ce bas-relief est visible dans l’église de Bouessay. Fig 4 : Bas relief provenant peut être l’abbaye de Bellebranche, église de Bouessay. Photo : R . DESPERT. Les familles qui ont élu leurs sépultures au sein de l’abbaye de Bellebranche constituent un ensemble de nobles locaux situés dans un périmètre assez restreint, il regroupe principalement les nécropoles des seigneurs de Sablé, d’Anthenaise et Château-Gonthier et les alliés de ces familles. Toutefois, hormis les textes, il ne reste aucune trace de l’abbatiale et de ses tombes, déjà à la fin de la guerre de Cent Ans, l’église avait été ravagé et les tombes détruites. Les destructions se sont poursuivies durant les Guerres de Religion, pour se terminer par une démolition au XIXe siècle par Mr de Sars après qu’il eut acheté le bâtiment. Il ne nous reste presque rien pour imaginer la richesse des sépultures des seigneurs si ce n’est cet élément mobilier pouvant provenir de l’un des tombeaux. Différentes questions se posent : pourquoi certains individus se sont fait inhumer à Bellebranche ? Le culte de ces familles a perduré pendant combien de temps ? René Despert
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Bibliographie :
Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, Paris, 1907, vol 1, p. 479. Article ad sanctos. Angot Alphonse, Les droits de sépultures dans le Maine, l’Anjou et la Touraine au XIVe siècle, Revue historique et archéologique du Maine, 1892. Balace Sophie, Alexandra De Poorter (sous la direction de), Entre paradis et enfer, mourir au Moyen Age, Fonds Mercator, Musées d’Art et d’Histoire, Bruxelles, 2011. Boissonnet, Dictionnaire des cérémonies et des rites sacrés, Paris, 1847. Bonnessere, Notice historique et généalogique de la famille d’Anthenaise, Angers, 1878. Debiais Vincent, L’inscription funéraire des XIe-XIIe siècles et son rapport au corps, Cahier de Civilisation Médiévale, novembre-décembre 2011. Enlart C, Manuel d’archéologie française depuis les temps mérovingiens jusqu’à la renaissance, Paris, 1902. Lebecq Stéphane. La mort des grands dans le premier Moyen Âge. In: Médiévales, N°31, 1996. La mort des grands. pp. 7-11. Le Bras Gabriel, Institution ecclésiastique dans la chrétienté médiévale t12, Paris Ariès Philippe, Essais sur l’histoire de la mort en occident, du moyen âge à nos jours, Paris, 1975. Ledru Ambroise, Le château de Sourches au Maine et ses seigneurs, 1887. P. 37
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