Haute-ville

Charchigné : Haute-ville par Dominique Eraud
Le lieu d’Hauteville est le centre d’un fief mentionné dans la seconde moitié du 14e siècle et était possession de la famille d’Hauteville. À la fin du 16e siècle, la seigneurie est acquise par Thomas du Hardas et restera dans la descendance jusqu’à la fin du 18e siècle, puis restitué à la famille au début du 19e siècle. Devenue propriété, par mariage, du contre-amiral de Montesquiou-Fézenzac, le château échue à sa fille Mathilde qui épousa le compositeur et organiste Charles-Marie Widor en 1920. Le 13 novembre 1922, un incendie ravagea l’ensemble qui ne fut jamais restauré.
Un manoir est mentionné en 1504. La construction du château actuel fut entreprise peu après 1783 à la demande de Charles du Hardas. Les travaux sont dus à l’architecte Pierre Pommeyrol qui avait, quelques années plus tôt, dirigé le chantier du château de Craon. On y retrouve d’ailleurs l’esprit qui avait prévalu à Craon. D’inspiration néo-classique, le logis se composait d’un corps central à sept travées et trois niveaux. Sa façade sud, vers l’allée d’entrée, était soulignée par une travée centrale couronnée d’un fronton triangulaire. Au nord répondait un avant-corps en saillie. Ce corps central était prolongé à l’ouest et à l’est de deux corps plus bas (un rez-de-chaussée couronné d’un étage de combles ) reliant deux pavillons formant ailes en retour d’équerre. Des communs, composant un ensemble architectural cohérent avec le bâtiment principal, s’élevaient à l’est. Au nord du logis, un parterre sans doute entouré de charmilles, prolongeait la perspective. Au sud, la longue allée, tracée dans l’axe, était interrompue, notamment, par un bassin d’eau.

Le château d’Hauteville, malgré son état regrettable de délabrement, reste un des témoins majeurs de l’architecture de la fin du 18e siècle en Mayenne.

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