Dans l’Orne

Excursion : « entre Orne et Mayenne »
Dimanche 20 juin 2010 : compte-rendu par Joël Poujade
Cette excursion préparée avec beaucoup de soin par M. et Mme Le Bigot n’a malheureusement rassemblé que 25 participants qui se sont retrouvés sur la place de l’église de Sept-Forges.

Les commentaires détaillés de M. Le Bigot nous ont successivement permis de découvrir l’église de style Finistérien et son fondateur, Christophe de Chauvigné, évêque de Saint-Pol-de-Léon, puis les jardins du presbytère et enfin la motte féodale parfaitement conservée.

Le groupe s’est ensuite dirigé vers le logis de Mebzon avec une petite halte à la chapelle d’Etrigé. Cet édifice fondé au 12e s. puis remanié au 16e, est en cours de restauration. Edifice inscrit IMH en 1997 recèle des peintures murales du 16e s. Les travaux ne nous ont pas permis d’en apprécier toutes les richesses mais ce lieu devra absolument être visité dans quelques années. En attendant, l’association locale des « Amis d’Etrigé » recherche des fonds pour poursuivre les travaux et fait appel à la générosité de chacun pour compléter les aides de la DRAC, du Parc régional et de la Fondation du patrimoine.

Vous pouvez contacter son trésorier, M. Cornu sur mgcornu@orange.fr .

A Mebzon, nous avons été accueillis par le propriétaire des lieux, M. Christophe Derouet qui nous a raconté l’histoire du logis et l’aventure que représente la restauration d’un tel lieu. La visite a été clôturée par un excellent apéritif à base de pommeau et de poiré de factures artisanales.

Implanté dans un coude de la rivière Mayenne, le manoir de Mebzon, inscrit ISMH en 1998, est un témoin de l’architecture des 14 et 15e S. Surmonté d’une magnifique charpente, il présente un volume équilibré malgré la partie manquante sur la gauche. De belles cheminées ornent le rez-de-chaussée et la salle seigneuriale de l’étage. .

Les fenêtres à meneaux fortement grillagées, les coussièges et le splendide escalier ont été préservés. Son histoire peut être lue dans le bulletin de la Société historique et archéologique de l’Orne-1902- sous la plume du marquis de Beauchesne Ce bulletin est accessible sur le site de la BNF : (http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5457305m.r=.langfr).

Les propriétaires sont toujours à la recherche d’informations sur l’histoire et l’architecture de Mebzon et plus particulièrement sur celles qui permettraient de reconstituer la partie manquante. Vous pouvez les contacter sur manoir-de-mebzon@wanadoo.fr

Le pique nique à l’abri du vent a pu se faire près des tours de Bon-Vouloir mais auparavant, M. Le Bigot nous a conté avec passion l’histoire de ce château construit en 1485 par Guyon Essirard, conseiller de René, duc d’Alençon ; le fief passant au 16e s. dans la famille Achard de Bonvouloir.

Du château organisé autour d’une vaste basse-cour, il ne reste que la tour haute de 26 mètres, le colombier, le puits et la chapelle. L’ensemble du site est classé à l’IMH depuis 1995.

L’après-midi a commencé par la visite du château de Bois-de-Maine. Accueillis par M. et Mme Mallat des Mortiers, nous avons pu visiter et admirer ce splendide château et son environnement, exemples d’équilibre et de bon goût.

Situé sur le bord de la rivière Mayenne, à la frontière de la Normandie et du Maine, le lieu est mentionné dès le 11e s. Probablement construit pour protéger un gué, le château est très impliqué dans la Guerre de Cent Ans. Bois-de-Maine qui relevait de la châtellenie d’Averton, est attesté en 1415 comme «clos à douves» et détenteur d’un droit de haute et basse justice.

Le château présente plusieurs phases de construction : si la tour nord peut être datée du 14e ou du 15e s., le corps central a été édifié au 15e puis modifié aux 17e  et 18e  siècles. La tour sud, elle, date de 1769.

Les amateurs pourront trouver plus de détails dans la Revue historique et archéologique du Maine, année 1902, toujours sous la plume du marquis de Beauchesne.

 

Cette journée s’est achevée au Bignon, non loin de Niort-la-Fontaine (Novum ritum ? – nouveau gué). Le logis et ses environs ont fait l’objet des commentaires passionnés de M. Cordier.

Construit à la fin du 15e s. ou au tout début du 16e à proximité immédiate de voies antiques, le logis du Bignon suscite plus de questions que d’affirmations historiques. S’il sert aujourd’hui de chais, il a néanmoins conservé l’intégralité des cheminées monumentales et un très bel escalier à vis en bois.

A quelques centaines de mètres, empruntant la voie gallo-romaine, le groupe a pu voir les vestiges d’une allée couverte, un dolmen, puis un beau menhir qui se dresse au milieu du pré. C’est dans ce champ que Pierre Louis de Frotté, dernier général des chouans, passa en revue 1500 hommes de la légion d’Ambrières. Louis de Frotté fut fusillé le 19 février 1800 devant le cimetière de Verneuil-sur-Avre, porteur d’un sauf-conduit qui lui avait été remis pour sa reddition.

Nous adressons nos remerciements aux organisateurs, aux intervenants, ainsi qu’aux différents propriétaires qui nous ont permis de passer en bonne compagnie une agréable journée, riche en découvertes.

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