Port-Brillet

 
Dimanche 28 octobre : visite de Port Brillet par Bernard Houël
Port Brillet : 4 siècles d’activités sidérurgiques.

Port-Brillet est un site industriel exceptionnel: 4 siècles d’activité sidérurgique; une usine à l’origine de la création de la commune, en 1874; une histoire sociale humaine

L’histoire industrielle :

L’installation de la forge, en 1619, est essentiellement liée à l’importance de la forêt même si la proximité de minerais de fer et la présence de l’eau jouèrent également un rôle non négligeable.  

Une forge est un lieu de production du fer, nous y trouvions 3 ateliers, le haut-fourneau, la forge d’affinerie, la fenderie. Le combustible utilisé était le charbon de bois, entre 150 et 200 hectares de bois de 20 ans pour la forge du Port-Brillet, d’où l’importance de la forêt. Les voituriers se déplaçaient à cheval jusqu’à la périphérie de Rennes (forêt de Chevré) pour ramener le précieux combustible.

Au milieu du 19ème siècle, concurrencées par les forges anglaises converties à un nouveau combustible, le coke, les forges de l’ouest vont pratiquement toutes disparaître. Deux opèrent une reconversion, les forges du Port-Brillet et celle d’Antoigné dans la Sarthe, elles se transforment en fonderie de fonte de 2ème fusion, elles pratiquent le moulage au sable.

Les productions sont multiples: poêles, cuisinières, marmites, buanderies, hydraulique, chemin de fer…

La commune :

Après la révolution, le site industriel dépendait de la commune d’Olivet.

Les dirigeants de la forge, les frères Paillard, vont réunir les conditions pour avoir une commune « à eux », en 1874, Port-Brillet est érigée en commune indépendante.

Une autre famille va profondément marquer l’usine et le village, Armand Chappée et ses fils Jules et Louis. De 1882 et 1929, ils vont développer l’outil industriel et mettre en place ce qu’ils appellent «Leurs œuvres sociales».

Aujourd’hui, nous trouvons encore un ensemble de constructions issues de toute cette longue histoire: l’étang et ses installations hydrauliques construis entre 1619 et 1621 pour les besoins de la forge; la chapelle des forgerons et la maison du chapelain; les premières maisons ouvrières sorties de l’usine (vers 1820); les citées ouvrières (Chappée); les maisons des directeurs; le château de la famille Chappée; les bains douches; l’école ménagère; le cinéma…

Lors de cette visite, nous nous sommes également attardés sur « le petit patrimoine »: les pompes et fontaines en fonte; les bouquets de forgerons; les vitraux de l’église et son sol en fonte; le tableau de Lionel Royer « La Fête à Port-Brillet en 1900 » et sa petite histoire…

Une histoire sociale :

Quinze à vingt générations d’ouvriers se sont succédées dans cette usine.

L’ouvrier « appartenait à l’usine », le fils devait venir travailler à la fonderie…

Nous avons évoqué le travail des enfants, des vieux, des veuves, les œuvres sociales, la vie dans les cités ouvrières, le commerce, l’apprentissage pour les garçons, l’école ménagère pour les filles, la musique, les pompiers.

Le site en 2012 ?

L’usine est à l’abandon depuis an. Aucun plan de sauvegarde n’a été mis en place afin de protéger ce témoignage de 4 siècles d’activité industrielle. De nombreuses destructions irrémédiables ont été perpétuées, autant sur le plan architectural que sur les outils et machines.

Aujourd’hui, elle est placée dans les mains du liquidateur judiciaire.

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