Vieille ville

 
Dimanche 27 octobre 2013 à Vitré (35)
La vieille ville

 

Compte-rendu par Monique et Alain Guéguen

 

Promenade dans la ville avec M. Patrice Forget, conservateur en chef honoraire du patrimoine et président des amis de Vitré.

Vitré est ceinte de remparts édifiés par le baron André III au 13e siècle. Le creusement de profonds fossés donne le schiste luisant pour l’édification de la muraille, des tours et des nombreuses portes.

Partis de l’emplacement de la barbacane matérialisée sur la place Saint-Yves, les sociétaires ont remonté la rue d’Embas (ou d’En-Bas), la rue de la Poterie puis la rue de la Baudrairie à la découverte des hôtels des marchands drapiers. Ces derniers ont assis la fortune et la notoriété de la Ville, notamment pour la fabrication de leurs toiles de canevas en chanvre pour les voiles de navire et les emballages.

Les maisons à façades à pans de bois.

Sur un bref parcours, il est possible de voir un panel représentatif de maisons à façades à pans de bois construites du 15e au 17e siècle. Ces constructions adaptées à une ville close sont souvent étroites avec pignon sur rue. Certaines maisons de marchands de toile plus fortunés ont pu s’étendre sur plusieurs lots de terrain et avoir le mur gouttereau donnant sur la rue. Les exemples n’ont pas manqué et cela a bien été souligné par notre guide, les bois doivent être peints et les maçonneries enduites ; n’en déplaise aux adeptes de la pierre apparente et des lasures.

Parmi ces édifices, nous retiendrons en particulier :

la maison du passementier, vaste demeure au rez-de-chaussée en pierres de taille et pans de bois à l’étage, peints en ocre jaune avec rechampis verts et remplissage au torchis ocre clair.

l’hôtel du Bât, ancienne hôtellerie, (1e quart du 16e s) escalier à vis en pierre avec jeu de bichromie entre le schiste ardoisier et le grès de Vitré, trace de deux galeries superposées rejoignant une maison dont le pignon donnait sur la rue.

l’hôtel de la Botte Dorée, 1513, dont les singes sculptés sur une pile portaient la marque d’un marchand.

la maison à l’enseigne « au vieux Vitré », de style Louis XII (vers 1500). Cet édifice classé à l’ISMH est en cours de restauration.

L’hôtel Ringues de la Troussannais. Édifié vers 1530 sur le plan d’un manoir seigneurial par un marchand parvenu, il est le symbole d’une réussite sociale dans les affaires et d’une tentative (infructueuse) de se hisser vers l’élite bourgeoise et aristocratique. Cet hôtel est affecté aux Dames de la Charité en 1787 puis aux Filles de Saint-Vincent-de-Paul de 1793 à la fin du 19e siècle.

L’ancien hôtel de Sévigné. Attesté dès le 15e siècle et construit sur le mur d’enceinte de la ville, il a été racheté en 1740 par les seigneurs des Rochers. C’est un hôtel urbain classique, construit entre cour et jardin, composé d’un corps central flanqué de deux ailes en très légère saillie sur la façade nord. Il a été utilisé comme cercle des officiers de la garnison de 1839 à 1906, puis comme épicerie. Un incendie au début du 20e siècle a provoqué la modification des toitures et de la façade sur jardin.

 

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