Excursion du 11/05 à Bourg-Le-Roi

 Dimanche 11 mai 2014 : Bourg-le-Roi (Sarthe) » C’est une quarantaine de membres de la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne (SAHM) qui a déambulé entre deux averses dans les rues de Bourg-Le-Roi dimanche. De 10h à midi, ils étaient guidés par Philippe Martin, le maire de la commune. » Laurence Petit-Voisin : Correspondante Ouest FranceLa commune de Bourg-le-Roi de 341 habitants a la particularité d’être une des plus petites de France puisque son étendue s’arrête à ses fortifications.Comptes-rendus : Monique Guéguen, Photos : Bertrand Béranger et Joël Poujade 
 L’égliseLa maçonnerie de la tour avec ses moellons à larges joints ainsi que l’épaisseur des murs (1 m 35) laisse penser à une construction du 12eme. Pour des raisons inconnues, elle ne fut pas terminée.L’autel actuel a remplacé un plus ancien qui était encadré par deux statues classées de saint Julien et saint Pierre. Dans la chapelle nord une autre statue classée; celle de saint Ovide.Les vitraux de 1939 ont l’originalité d’être en mica. Ils sont l’œuvre du maître verrier Pierre Lux. Chacun d’entre eux représente en son centre un des édifices de Bourg-le-Roi. A droite dans le chœur, une belle polychromie 17eme a été restaurée récemment. En face, un autre tableau de la Sainte Famille non identifié a été également été restauré ces dernières années.
 Une grande partie des remparts restaurés autour des années 2000 sur une durée de 11 ans par des chantiers d’insertion ceignent encore presque entièrement le bourg. 43 bénévoles de la commune y ont aussi participé. L’enceinte a une longueur de 600 m. L’épaisseur était généralement de 2 m 20 à 2 m 40 à la base 1 et 1 m 20 au niveau du chemin de ronde. Avec leurs larges fossés extérieurs aujourd’hui comblés mais confirmés par l’archéologie, ils ont une datation qui s’étage de 1175 à 1250, ce qui permet d’en attribuer l’édification principale à Richard, puis Raoul de Beaumont, vicomtes du Maine.Deux portes subsistent. La porte Sainte-Anne, devenue Saint-Mathurin à la suite de la construction d’une chapelle qui la jouxte. Celle-ci a été remaniée en 1842 et 1879 et garde son arcade ogivale. La porte Saint-Rémy, située au nord-est, est la plus proche du centre du bourg, fait actuellement 7 m de hauteur et conserve son accès au chemin de ronde. La porte présente encore son système de fermeture et les assommoirs.La trace la plus ancienne du bourg médiéval est sa voirie typique des plans d’urbanisme quadrangulaires à l’intérieur d’enceintes fortifiées : trois rues parallèles reliées par un grand nombre de venelles perpendiculaires. Les maisons les plus anciennes sont accolées dans un parcellaire conservés de bandes longitudinales.
 On doit la construction de la chapelle Saint-Mathurin à madame de Maridort en 1575. Celle-ci a été remaniée en 1842 et 1879 et garde son arcade ogivale.Deux statues, saint Emerentienne et saint Mathurin sont classées. L’autel est entouré d’un bâti en chêne ornée de deux écussons. Un autre identique se situe au haut de la voûte.Le vitrail contemporain derrière l’autel est une création des années 2000. Un antependum réalisé dans les ateliers de Bourg-le-Roi recouvre l’autel.
 L’ensemble monumental qui couronne la haute colline surplombant Bourg-le-Roi est composé d’un donjon cylindrique aujourd’hui ruiné de 14 m de diamètre, avec un épaisseur de mur au sol de 3 m 50 et qui est enchemisé dans une courtine circulaire fossoyée ne laissant qu’un étroit cheminement ; un second fossé était contourné par le rempart urbain. La forteresse a été fondée par Henri II, duc de Normandie, roi d’Angleterre qui régna de 1154 à 1189 et possesseurs de grands fiefs français – dont celui du Maine – jusqu’en Aquitaine. Des chartes attestent la fondation par Henri II et sont confirmées par un chroniqueur contemporain en 1169, Robert de Thorigny, abbé du Mont-Saint-Michel.
Photo : Joël poujade
 Oisseau-le-Petit : le fanumPour cette visite, messieurs Quesne et Nevoux nous ont accueillis au nom de l’association Culture et Patrimoine de Oisseau-le-Petit créée en 1984 pour aider à la reprise des fouilles sur le site antique après la mise à jour du fanum. Président durant 25 ans, monsieur Nevoux est un passionné autodidacte qui nous a présenté l’ensemble avec connaissance et humour. Leur action est soutenue par le Service Régional de l’Archéologie.Ce site d’Oisseau émerge dans les années 1830 lors des enquêtes pour le Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe de Pesche. En 1887, Liger entreprend des sondages et des fouilles. Il parle alors d’un très grand site sur lequel il identifie temple, thermes, habitats, tuileries, forum, théâtre ainsi qu’une agglomération bien compacte. Avec les premières campagnes de photos aériennes de 1972 à 1976, ces monuments mentionnés sont plus précisément localisés.Le fanum qui est un sanctuaire gallo-romain. Il est daté du 1er siècle sur l’emplacement d’un temple plus ancien. Sa destination religieuse prend fin à a fin du 3eme siècle. De plan carré, il comporte au centre une cella qui abrite la statue du dieu et qui n’est pas accessible au peuple. Elle est entourée d’une galerie de circulation rituelle. Le fait de tourner plusieurs fois autour du lieu sacré reprend les anciennes traditions cultuelles gauloises.Le péribole, matérialisé au sol par des plots en bois détermine l’espace sacré en le limitant de l’espace profane. 
 A noter dans vos agendas : l’association « Bourg-le-Roi Animation et Patrimoine » organise le dimanche 29 juin une fête médiévale. (Marché artistique et artisanal, campements médiévaux, grand tournoi de chevalerie, montreur d’ours, vol de rapaces, fakir briseur de chaîne, …)
Photo : Joël poujade
 « Une quarantaine de membres de la Société d’archéologie et d’histoire de la Mayenne (SAHM) a déambulé dans les rues de Bourg-le-Roi, dimanche. Ce groupe de passionnés, archéologues, archivistes, historiens, érudits, professionnels ou simplement amateurs est venu découvrir le patrimoine exceptionnel de l’une des plus petites communes de France« Monique Ménager, une de nos membres, nous a parlé de Bourg-le-Roi, explique Monique Guéguen, présidente de l’association de 350 membres. Son grand-père y vivait et elle connaît bien la commune. Une si petite commune avec un patrimoine aussi riche, c’est un très bon choix pour nos sorties. »En matinée, Philippe Martin, maire, les a guidés pour la visite de l’église Saint-Julien, l’enceinte médiévale du XIIe, les portes Saint-Rémy et Saint-Mathurin et la chapelle du même nom. « Notre village a la particularité d’être entièrement compris à l’intérieur de son enceinte fortifiée, raconte Philippe Martin. La paroisse dut négocier avec Ancinnes pour inhumer ses morts après la fermeture du cimetière. C’est petit, seulement 36 ha pour 320 Régis-Borgiens et Régis-Borgiennes. Nous vivons serrés, mais bien. »Le site est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et a obtenu en 2004 le label « Patrimoine vivant ».L’après-midi, les visiteurs ont découvert la motte féodale et les ruines du donjon du château, érigé par Henri II Plantagenêt et inscrit au service départemental de l’architecture et du patrimoine de la Sarthe. Puis, le musée de la broderie et du point de Beauvais et la visite du fanum d’Oisseau-le-Petit. »Laurence Petit-Voisin, Correspondante Ouest-France pour Bourg-le-Roi, Ancinnes, Fyé, Grandchamp, Thoiré sous Contensor et Rouessé Fontaine.

Ouest-France du 14 mai 2014

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