Champeaux

 
La collégiale de Champeaux
 

 

Cette église est l’oeuvre des seigneurs d’Epinay dont le rôle diplomatique fut notoire dans le rapprochement entre la Bretagne et la France et qui acquit une faveur grandissante auprès des rois de France. Vers 1430, Robert d´Epinay, grand maître de Bretagne et chambellan du duc Jean V, obtient du pape la création à Champeaux d´une collégiale, proche de son château de la Rivière dont les statuts définitifs ne sont approuvés qu´en 1484. On appelle collégiale, une église qui n´est pas une cathédrale, mais qui est cependant desservie, comme cette dernière, par un collège ou réunion de chanoines. Elle sert en même temps d’église paroissiale… Elle possède encore son enclos paroissial, ses logis de chanoines bâtis autour d´une place autrefois fermée.

La construction de la nef, des chapelles nord et du choeur plus large que la nef date du milieu du 15e siècle. Au début du 16e, il est adjoint une chapelle au sud de la nef et le chevet est remanié sans doute à cause de la pose des deux verrières. L’édification d’une chapelle seigneuriale avec crypte sépulcrale a été réalisée en 1593-1594. Le clocher simple et massif est quant à lui élevé en 1720 à l´extrémité ouest de la nef.Les deux exceptionnels tombeaux Renaissance, aujourd´hui conservés dans la collégiale, ne sont que les vestiges d´un ensemble de monuments funéraires érigés pour la famille d´Epinay. Le tombeau de Guy d´Epinay et de Louise de Goulaine, son épouse, est situé dans le choeur, proche du maître-autel. Cette oeuvre majeure, a été réalisée en 1553 par l´architecte angevin Jean de Lespine..

Le tombeau de leur fille, Claude d´Epinay, placé dans la chapelle Saint Julien, est plus petit mais témoigne tout autant de cet art raffiné de cour.

L’ensemble des verrières est classé monument historique.

Les stalles commandées vers 1535, peu après le mariage de Guy II d´Epinay et de Louise de Goulaine, constituent aussi l’un des plus beaux exemples conservés. Le décor composé de grotesques, trophées, rinceaux, candélabres, est significatif du style de la première renaissance. Le maître autel réalisé en 1748 par des menuisiers de Rennes est orné des statues des saints titulaires successifs de l’église paroissiale. Au centre une Foi s’élève brandissant le soleil et l’eucharistie.

Architecture, sculpture, menuiserie, vitrail, tout dans cet ensemble rend compte d´une grande maîtrise d´artistes talentueux au service de mécènes éclairés.

Compte-rendu par Monique et Alain Guéguen

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