La peinture

Conférence du samedi 18 novembre 2006
 Évolution de la peinture dans le Haut Maine au XVIIe siècle
par Anetta Palonka-Cohin
conservatrice déléguée des Antiquités et Objets d’Art de la Sarthe
Conférence lue par Dominique Éraud

 

Les églises de la Sarthe conservent un grand nombre de tableaux du 17e siècle, témoignant à l’instar de la statuaire en terre cuite d’une forte activité artistique. Les églises ayant été dévastées au cours des guerres de Religion, le besoin d’en restaurer les intérieurs se fait particulièrement ressentir. La construction de retables monumentaux appelle ainsi la mise en place d’œuvres picturales ou sculptées. Ces créations bénéficient de l’apport financier d’un mécénat qui se développe sous l’impulsion des ordres religieux venus établir de nouveaux couvents. Le clergé séculier n’est pas en reste dans les églises urbaines ou rurales.

Ce mécénat envers les artiste passe également par des collectionneurs, tels les frères Fréart (Roland, sieur de Chambray est notamment ami de Nicolas Poussin). On peut citer aussi le frère Jacques Coignard, religieux de l’abbaye Saint-Vincent du Mans ou le maréchal de Tessé dont les œuvres amassées sont à l’origine des collections du musée du Mans.

 

Beaucoup d’artistes demeurent anonymes faute de signature sur les tableaux, mais aussi par manque de documents d’archives. Toutefois une étude systématique a permis d’attribuer, par comparaison stylistique, certaines œuvres à un même artiste : l’Adoration des bergers d’Amné, le Portement de croix de Courcelles-la-Forêt, la Résurrection de Lazare de Poillé-sur-Vègre et l’Adoration des Mages du Breil-sur-Mérize ont, par exemple, été attribués à un artiste inconnu que l’on identifie sous le nom de « maître d’Amné ».

Par ailleurs, plusieurs artistes dont certains tableaux portent la signature se sont vus, par comparaisons, attribuer certaines autres œuvres. Parmi ces artistes signalons Ganot, François Fleuriot, Jehan Abot, Rodolphe Score, Julien Beaudoux, François Salé, Laurent Lagous, François Mongendre et les Besnard, père et fils.

 

On note dans ces œuvres l’influence, évoluant au cours du siècle, de différents ateliers, ce qui dénote les liens étroits qui pouvaient exister avec d’autres centres artistiques, parisiens bien sûr, mais aussi angevins : influence de la seconde école de Fontainebleau au début du siècle mais aussi de maîtres réputés comme Claude Vignon, Philippe de Champaigne ou Simon Vouet.

Cette étude, outre les découvertes réalisées, a permis de constater que le milieu des peintres manceaux, tout en gardant ses particularités provinciales, fût dynamique et ouvert aux apports nouveaux.

 

Bibliographie : Palonka-Cohin Anetta, La peinture dans le Maine au 17e siècle. 303, 1996, t. 51, p. 24-39.

 

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