– Excursion du 26 octobre –
Château de la Feuillée, La Bigottière, Château du Mesnil-Barré, Château de La Sicorie
Malgré le brouillard et un petit crachin, 63 sociétaires ont été accueillis au château de la Feuillée par Mme de Vaultibault.
Le château existait au 12e siècle et un Johannes de Foliato est cité en 1158. Il en est fait mention en 1294 dans le cartulaire de Fontaine-Daniel. Successivement fief des familles d’Orenges, du Bellay et des Nos avant de devenir propriété du comte Joseph d’Elva. Ce dernier le décrit comme en très mauvais état et en partie délabré lorsqu’il y arrive en décembre 1767 à la suite de son mariage .A l’abandon après la Révolution, il fut pratiquement rasé en 1809
De l’ancien logis qui comprenait un grand corps de bâtiment flanqué de doubles marteaux, il reste une tour et sa tourelle escalier sur laquelle s’appuie la reconstruction de 1809. De l’autre côté du pont qui a été construit à l’emplacement du pont-levis, il reste également une tour avec sa tourelle-escalier. Parmi plusieurs embrasures de tir, on remarque une meurtrière à rotule.
Ces constructions ont elles-mêmes été remaniées au 16e siècle comme en témoignent les toitures en forme de bulbe. Il y avait deux enceintes de douves ; il reste les vestiges d’une, à moitié comblée au début du 20e siècle.
La chapelle élevée en 1754 et déjà utilisée comme grange au 19e siècle, a perdu sa toiture.
La visite a été commentée à quatre voix pour parler de l’histoire du lieu, des rondeaux et bergerettes de René d’Orange, d’architecture religieuse et militaire ainsi que de la vie mouvementée du comte d’Elva. Il ne faut pas oublier la magnifique croix en kersantite fixée sur un pinacle et représentant sur une face le Christ en croix et sur l’autre, un Christ aux liens que nous a présenté A. Guéguen.
Empruntant la route qui suit pratiquement l’ancienne allée seigneuriale, nous nous retrouvons à l’église de
La Bigottière où M. Tarlevé, maire et conseiller général, accompagné de plusieurs adjointes, nous présente sa commune.
L’église saint Martin présente encore quelques vestiges romans sous la forme de contreforts plats et d’une partie d’arc de fenêtre masqué par le mur de la chapelle sud. Le chœur a été modifié ou reconstruit au 13e siècle et les ouvertures du chevet ont été murées lors de la réalisation du retable. Ce dernier, non signé, est daté de 1680 : il a été commandé par Urbain Bouessay, doyen de Mayenne et docteur en théologie. Le tableau central qui représente une Nativité a été repeint en 1812. St Martin, St Pierre et St Roch occupent les niches principales, accompagnés de St Jean-Baptiste et St Jacques au registre inférieur. Certaines de ces statues pourraient avoir été réalisées par les Montaudin de Laval.
Les chapelles nord et sud ont été ajoutées au 19e siècle. L’église abrite deux cloches remarquables : l’une a été fondue en 1642 par Michel Duparc de Villedieu-les-Poêles et provient de la Feuillée, l’autre datée de 1728 a été fondue par François Beaudoin.
Pierres tombales, plaque funéraire de Léonor du Bellay et statuaire des retables ne manquent pas d’intérêt mais c’est le bras reliquaire de St Blaise, aimablement amené par M. Daniel Fouqueray, coordinateur pastoral, qui leur ravit la vedette. Cette remarquable pièce d’orfèvrerie a été retrouvée à Andouillé lors du déménagement du presbytère. L’objet avait probablement été mis en sureté puis oublié.
Le soleil revenu et le pique-nique pris dans la salle aimablement mise à notre disposition par la mairie, le groupe s’est dirigé vers le château du Ménil-Barré où il a été accueilli par M. et Mme de Beauregard.
Au moyen-âge, le Mesnil était un verrou qui est pris et démoli pendant la guerre de Cent ans en 1433. Son rôle ne s’arrête pas là car en 1594, il s’en faut de peu qu’il subisse le même sort « si les ennemys venaient à s’en emparer, qu’elle [la maison du Mesnil] sera démolie et ouverte en plusieurs endroietz et mis en estat de ne pouvoyr servir de retraite aux ennemys ».
Du château, il ne reste qu’ une tour d’escalier accolée à une tour de défense de la fin du 14e siècle, l’ensemble est inscrit ISMH. Cette tour qui possède cheminées et latrines, est percée d’archères et la présence de certaines au ras du sol indique que le terrain a été fortement remblayé. En contre-bas de la tour, il existe des vestiges d’un mur et d’une entrée de l’ancien château qui était protégé par des douves sèches.
La chapelle actuelle dédiée à la Vierge de l’Assomption et bénite le 28 avril 1831 est une reconstruction.
Le groupe s’est ensuite dirigé vers le château de la Sicorie où il a été reçu par M. de Coutard.
La Cicorye est mentionnée en 1410, mais tombée en ruine, tous les bâtiments à l’exception de la chapelle sont rasés et reconstruits à la fin du 19e siècle par M. Léonce Turpin de la Tréhardière. C’est donc une grande demeure de style néo dont les frontons des lucarnes passantes sont décorés de représentations ayant un rapport avec le théâtre pour la cour ou animalières pour la façade sud qui domine la vallée.
Tout d’abord desservie dans l’église de Saint-Germain-le-Guillaume, la chapelle St Louis a été édifiée en 1641. Sous le vocable de Ste Anne, elle a été restaurée voire reconstruite dans le goût du moment et bénite le 18 septembre 1845. De part et d’autre de l’autel, les deux fenêtres sont habillées de vitraux d’A. Alleaume représentant St Louis et Ste Anne. La cloche qui est celle de l’ancienne chapelle porte la date de 1651 ainsi qu’une épigraphie qui reste à déchiffrer.
Nous remercions chaleureusement les propriétaires qui nous ont ouverts leurs portes ainsi que M. Fleury à Montflours, chez qui la journée s’est achevée.
Compte-rendu : J. Poujade – Photos : M. Fleury, J. Poujade